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© AFP/Anne-Christine Poujoulat
L'ailier néo-zélandais de Toulon Rudolffe Wulf (c) à la lutte avec l'ailier clermontois Julien Malzieu, lors du match de Top 14 au stade Vélodrome, le 14 avril 2013
Nouvelles puissances du rugby, Clermont et Toulon s'affrontent samedi à Dublin en finale de la Coupe d'Europe (18H00 française) avec le rêve de soulever pour la première fois ce trophée qui les fera entrer parmi les "grands d'Europe".
Le vainqueur intègrera le club fermé des neuf équipes championnes d'Europe, qui ne compte que deux formations françaises (Brive et Toulouse).
"C'est le match le plus important de l'histoire de Toulon comme de Clermont", résume le président varois Mourad Boudjellal.
Clermont attend ce rendez-vous depuis des années. Toulon n'osait l'espérer dès cette année. Mais pour les deux, cette finale est l'occasion de gagner la reconnaissance. Elle marque aussi l'avènement du richissime Top 14.
Bien que franco-français, ce sommet réunira à Lansdowne Road quelques-unes des plus grandes stars du rugby mondial: les Hines, Bonnaire, Parra, Fofana, Nalaga, Sivivatu côté clermontois, les Hayman, Botha, Fernandez-Lobbe, Wilkinson, Giteau, Bastareaud côté toulonnais.
Autant de joueurs qui ont à peu près tout gagné... sauf la Coupe d'Europe. Sur les 46 joueurs alignés sur la feuille de match, seuls Hines, champion en 2011 avec le Leinster, David Skrela , champion en 2010 avec Toulouse, et Frédéric Michalak, champion en 2003, 2005, 2010 avec Toulouse, ont goûté aux joies du sacre continental.
© AFP/Thierry Zoccolan
Le demi de mêlée de Clermont Morgan Parra
avant le match de Top 14 contre Montpellier, au stade Marcel-Michelin, le 6 avril 2013, à Clermont-Ferrand
"On l'a déjà fait en 2010 (avec un premier titre de champion de France, ndlr) mais on peut marquer encore un peu plus l'histoire du club. Il faut ramener la Coupe d'Europe à Clermont", lâche le demi de mêlée Morgan Parra .
Clermont nourrit une passion particulière pour la Coupe d'Europe, le seul trophée qui manque à son palmarès. Il s'est toujours refusé aux Auvergnats qui ont encaissé quelques traumatisantes défaites ces dernières années (quart de finale 2010 perdu 29-28 au Leinster, demi-finale perdue 19-15 l'an dernier encore contre le Leinster).
Aguerri par ce vécu collectif, Clermont n'a jamais été aussi proche du but. Son jeu complet, léché et efficace a impressionné toute l'Europe du rugby qui en a fait son favori pour le titre.
Comme un symbole, les Auvergnats ont éliminé en poule leur "bête noire", la province irlandaise du Leinster victorieuse de trois des quatre dernières éditions (2009, 2011, 2012). Ils ont ensuite écarté Montpellier en quarts de finale (36-14), puis la pugnace province du Munster (16-10) en demies.
Leur dernier défi est plus familier, mais pas moins relevé. Avec un jeu moins spectaculaire, Toulon est redoutable.
© AFP/Olly Greenwood
Le buteur anglais de Toulon Jonny Wilkinson
lors de la demi-finale de Coupe d'Europe contre les Saracens à Twickenham, le 28 avril 2013
Les Anglais de Leicester (21-15 en quarts) et des Saracens (24-12) en ont fait les frais, étouffés par la défense du RCT, son pack d'airain "qui fait trembler toute l'Europe", dixit le talonneur clermontois Benjamin Kayser , et surtout la botte de Jonny Wilkinson . Comme à ses plus beaux jours, le champion du monde 2003 qui fêtera ses 34 ans le 25 mai a porté son équipe, inscrivant tous les points (45) durant la phase finale.
Avec ses "Galactiques", le RCT rêve à nouveau: samedi, il peut gagner son premier trophée depuis le Bouclier de Brennus de 1992.
Seulement, les Toulonnais n'ont jamais battu Clermont cette saison (défaite 24-21 à Clermont, match nul 26-26 au stade Vélodrome de Marseille). "Sur la saison, les Clermontois ont un avantage par rapport au jeu qu'ils ont déployé mais sur un match tout peut arriver, on l'a montré l'an passé en demie (du Top 14, victoire sur Clermont 15-12). On nous promettait de prendre 40 points, on a vu ce qu'il s'est passé", rappelle Mathieu Bastareaud .
Dans tous les secteurs, le match s'annonce un sommet d'intensité : en deuxième ligne entre les rugueux Jamie Cudmore et Bakkies Botha , en troisième ligne avec les "démolisseurs" toulonnais Rossouw et Masoe face au trio Vosloo-Chouly-Bonnaire, à l'ouverture entre Wilkinson et Brock James , au centre entre les paires Fofana-Rougerie et Giteau-Bastareaud, dans l'exercice des tirs au but entre Wilkinson, meilleur réalisateur du Top 14 (350 pts), et Parra, meilleur réalisateur de la Coupe d'Europe (108 pts)...
"Il faudra avant tout sortir du contexte pour être très précis et concentrés sur ce que nous avons à faire", met en garde l'expérimenté Nathan Hines . Le vainqueur atteindra le sommet. Le perdant aura une deuxième chance en Top 14.