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© AFP/Pascal Guyot
Napolioni Nalaga
marque un essai pour Clermont en demi-finale de Coupe d'Europe contre le Munster, le 27 avril 2013 à Montpellier
Clermont, qualifié pour la finale de la Coupe d'Europe, a montré samedi en demi-finale face au Munster ses progrès et sa solidité mais a aussi, pour la première fois de la saison, laissé transparaître un moment de faiblesse.
. UN GROUPE HOMOGENE
Clermont avait enregistré à 48 heures de la demi-finale deux forfaits de poids: le centre et capitaine Aurélien Rougerie et le puissant troisième ligne Gerhard Vosloo. Leurs remplaçants ont livré une prestation de premier choix. Regan King a été tranchant dans ses interventions et a régulièrement déstabilisé ses adversaires directs. Julien Bardy a été d'un abattage impressionnant (9 plaquages) et a été élu homme du match. La sortie du deuxième ligne Jamie Cudmore, épaule luxée, en fin de première mi-temps n'a pas non plus perturbé l'équilibre auvergnat avec la bonne entrée en jeu de Julien Pierre .
Malgré une hiérarchie indéniable entre titulaires et remplaçants, la différence de niveau entre les joueurs est mince. C'est le résultat d'une politique de rotation appliquée tout au long de la saison afin de mener de front Top 14 et Coupe d'Europe et d'impliquer l'ensemble des 35 joueurs. "On se met une grosse pression à l'entraînement. Les séances sont de très, très haut niveau parce qu'on a la chance d'avoir quasiment deux équipes capables de jouer en Top 14", souligne le talonneur Benjamin Kayser .
. UN JEU TOUT-TERRAIN
L'expérimenté deuxième ligne du Munster Paul O'Connell (33 ans, 85 sélections) a souligné les progrès réalisés par Clermont depuis leur dernière confrontation en 2008 et en a fait son favori pour la finale. "C'est devenue une équipe très difficile à analyser. Ils peuvent jouer de toutes les manières", estime-t-il.
En quart de finale, face à Montpellier, les trois-quarts s'étaient illustrés en marquant les cinq essais de leur équipe. Samedi face au Munster, le pack clermontois a réalisé sa meilleure performance de la saison, dominant une des références continentales sur ses points forts: les rucks, les mauls, les "pick and go" et la conquête directe (mêlée, touche). En alliant la puissance des Zirakashvili, Hines, Cudmore et Bardy, un buteur fiable avec Morgan Parra et des individualités hors normes comme Napolioni Nalaga , meilleur marqueur de la compétition (7 essais en huit matches), Wesley Fofana, deuxième du classement (5 essais) ou Sitiveni Sivivatu , l'ASM dispose d'une panoplie de jeu complète.
© AFP/Sylvain Thomas
L'équipe de Clermont avec Aurélien Rougerie (g) après sa qualification pour la finale de la Coupe d'Europe, le 27 avril 2013 à Montpellier
Avec l'expérience des matches couperets, les Auvergnats ont gagné en réactivité. "En première mi-temps, ils (le Munster) voulaient dominer devant, nous marcher dessus, nous faire mal. En deuxième mi-temps, ils ont mis le ballon plus sur la largeur avec du jeu au pied derrière (la ligne) et notre défense s'est adaptée rapidement. Je suis fier des joueurs parce qu'ils ont su s'adapter", souligne l'entraîneur Vern Cotter.
. L'OMBRE D'UN DOUTE
Face au Munster, pour la première fois de la saison, Clermont a tremblé. Les vingt dernières minutes après l'essai de Denis Hurley transformé par O'Gara, qui a ramené le Munster à portée d'un essai transformé (16-10), ont été étouffantes. Malgré leur volonté de remettre la main sur le match, les Auvergnats ont montré une certaine fébrilité, illustrée par la pénalité ratée par Morgan Parra (67) puis l'hésitation de Napolioni Nalaga devant sa ligne qui aurait pu être fatale sans un en-avant adverse (71). Le spectre de la demi-finale perdue à Bordeaux face au Leinster, en 2012, planait alors sur Montpellier.
Comme rarement cette saison, les Auvergnats ont semblé marquer le pas physiquement à l'heure de jeu, période où ils prennent habituellement l'ascendant sur leurs adversaires. Et leur manque de réalisme durant la première période qu'ils ont globalement dominée aurait pu leur coûter cher. Certains verront dans cette fin de match tendue un signe de faiblesse, d'autres un avertissement salvateur qui évitera tout excès de confiance avant la finale du 18 mai à Dublin.