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© AFP/Frank Perry
Le joueur de Castres Christophe Samson essaie de s'emparer du ballon contre Clermont le 25 mai 2013 à Nantes
Après avoir gravi les volcans de Clermont samedi à Nantes (25-9), le Castres Olympique, club d'une ville moyenne au budget limité, devra franchir un nouveau col, Toulon, pour rêver au titre de champion de France, 20 ans après son dernier sacre.
Neuvième budget du Top 14 (15,6 millions d'euros), le CO, soutenu financièrement par son mécène Pierre Fabre (laboratoires pharmaceutiques), endossera volontiers le costume de David samedi à Saint-Denis face au Goliath RCT (21,8 M EUR de budget) et à son armada d'internationaux.
Battu la saison dernière en demi-finale par Toulouse (24-15) -une défaite que le groupe "avait encore en travers de la gorge", d'après le 3e ligne Yannick Caballero-, le CO semble même en tirer une motivation particulière dans sa quête d'un quatrième titre de champion (après 1949, 1950 et 1993).
"On est le Petit Poucet et on veut toujours montrer, par notre caractère, notre vaillance, que l'on mérite notre place", explique le centre Romain Cabannes: "J'ai l'impression que l'on n'est jamais aussi performant que quand on craint une équipe".
"On est une petite ville (NDLR: 42.000 habitants), on est au fin fond du Tarn, tranquilles, jamais personne n'a parlé de nous mais on s'en fiche, on fait notre aventure. On est les irréductibles face aux grosses écuries comme Toulon, Toulouse ou Clermont, il faut oser le dire. On n'a pas de grandes stars, mais on se bat avec nos armes. Qu'on soit arrivé là prouve qu'on est pas mal quand même!", appuie Caballero.
"Quand on avait dit qu'on visait le titre, la finale, il y a beaucoup de monde qui ne nous a pas crus et qui a rigolé. Si on est en finale ça veut dire que rugbystiquement on doit tenir la route", poursuit le co-entraîneur Laurent Labit, titré comme joueur il y a 20 ans (14-11 contre Grenoble).
"Vouloir aller au Stade de France cela faisait rire, le faire ça fait taire", ajoute Labit, citant mot pour mot, comme son compère Laurent Travers , cette phrase de Claude Onesta, l'entraîneur des champions olympiques de hand.
Castres, qui a franchi un cap cette année après avoir échoué trois fois en phase finale depuis l'arrivée du duo de techniciens Labit-Travers à l'été 2009 (barrage en 2010 et 2011, demi-finale en 2012), se présentera donc sans pression samedi face à Toulon, comme en demie face à Clermont.
"On sait que tout va changer l'an prochain et ça fait quelques mois que l'on ne se pose plus de questions. Cela nous a enlevé de la pression", explique Cabannes, en référence au départ annoncé depuis des mois de Labit et Travers au Racing-Métro. Exit un duo donc, et arrivée d'un triumvirat, formé de Matthias Rolland, actuel 2e ligne du club et futur manager, Serge Milhas et David Darricarrère (entraîneurs).
Le CO a déjà prouvé qu'il avait de sérieux arguments à opposer au RCT, qu'il a battu cette saison à Castres et contre qui il n'a perdu qu'une seule fois lors des cinq dernières confrontations, pour deux nuls et deux victoires.
Reste à savoir si les Castrais ne seront pas paralysés par l'enjeu d'une première finale depuis 1995, soldée par une défaite 31-16 contre Toulouse.
"Il faut qu'on soit capable de prendre la mesure de l'événement. Ensuite, c'est le mental qui fait la différence. Il faudra que l'on ait envie plus que l'adversaire ce jour-là, en appliquant la même recette. C'est celui qui gagnera le combat qui gagnera le titre", assure Labit, qui espère clore en beauté ses quatre années sur le banc tarnais.