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© AFP/Franck Fife
Brice Dulin à la relance lors de la rencontre entre la France et l'Australie le 10 novembre 2012 au Stade de France.
L'arrière Brice Dulin enchaîne à 22 ans sa quatrième titularisation consécutive avec le XV de France face à l'Argentine samedi à Lille, symbole d'un parcours marqué par une remarquable capacité d'adaptation sur et hors du terrain.
En l'espace de quelques mois, il est passé d'Agen, son cocon où il a toujours vécu, à Castres et au XV de France où il a épousé sans difficulté apparente le très haut niveau.
"Je ne suis pas surpris de sa progression, c'est quelqu'un de très talentueux. Il sait ce qu'il veut et il a un gros mental", souligne Maxime Machenaud, qui l'a cotoyé deux saisons à Agen.
Dulin est un compétiteur-né. Son regard espiègle peut très vite s'assombrir en cas de défaite.
"Je déteste perdre. Maintenant, je me suis un peu calmé mais avant je pouvais piquer des crises. Je suis capable de vraiment changer de personnalité dans un moment de défaite, d'être méchant même avec mes potes. Je ne pense pas forcément ce que je dis mais je vis le truc à fond", admet-il en souriant.
"Le but c'est de gagner, de réussir. Si j'y arrive pas, ça m'énerve", résume-t-il.
Sa trajectoire rugbystique est une réussite. "C'est un joueur plein de pétillant", résume l'entraîneur des trois-quarts français, Patrice Lagisquet .
Son petit gabarit (1,75 m, 85 kg) ne l'a pas gêné. Au contraire, son centre de gravité bas lui offre des appuis vifs qui l'aident dans un de ses exercices préférés: la relance. "Quand il y a du désordre, il y a du mouvement, des espaces et on peut faire vivre le ballon", explique-t-il.
Son passé de pelotari l'aide aussi beaucoup. "J'ai commencé par ce sport. Mes grands-parents habitaient dans la rue du stade Armandie (à Agen) et en face, il y a un fronton et je n'avais le droit d'aller que jusque-là. Donc à six ans quand je partais en vélo, j'allais là-bas", raconte-t-il.
Déjà surmotivé, il a été cinq fois champion de France de pala dans son enfance. "La sixième fois, j'ai été battu en finale. La raquette a volé, j'ai piqué une crise de larmes, j'avais dû m'énerver", rigole-t-il.
"Mais je suis persuadé que ça m'a servi pour les trajectoires de balle et le timing. Ca apprend à prendre le temps de voir arriver le ballon ou la balle et de se lancer au bon moment", souligne-t-il.
Il est ensuite passé par le football, puis est arrivé au rugby vers 15 ans suivant le modèle de son grand frère, qu'il a depuis dépassé.
Appelé avec le XV de France pour la tournée d'été en Argentine en juin dernier au terme d'une saison qui l'a vu élu par ses pairs révélation de l'année, il a été une des rares satisfactions lors la défaite du premier test-match (23-20). Depuis, il a été reconduit à chaque fois, quel que soit l'adversaire.
Mais à Castres, où il est devenu l'arrière N.1 à la place de Romain Teulet, comme dans le XV de France, il reste discret. Pour l'instant. Car derrière sa gueule d'ange se cache, de l'avis de tous ses partenaires, un boute-en-train.
"Quand on arrive dans un nouveau groupe, on arrive sur la pointe des pieds, voir comment ça se passe et essayer de s'intégrer un maximum", sourit-il. "Quand on sera vraiment à l'aise, on sera un peu moins sage --dans le bon sens du terme-- et je fais confiance à Brice Dulin pour ça !" confie Machenaud, arrivé en même temps que lui dans le XV de France.