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© AFP/Nicolas Tucat
Le président du Biarritz Olympique Serge Blanco
, lors d'un match de Top 14 contre le Racing-Métro, le 2 novembre 2013 au Stade Aguilera
Peu prolixe cette saison au moment où ses joueurs sombraient, le président du Biarritz Olympique (BO), Serge Blanco , est pointé du doigt pour ses responsabilités dans le naufrage du club basque relégué officiellement samedi soir en Pro D2.
Après la défaite fatale (16-10) de son équipe samedi à Perpignan, il a, comme souvent cette saison, évité la presse et quitté le stade Aimé-Giral par une porte dérobée.
On l'avait connu plus causant pour défendre son BO, faire évoluer son sport, piquer au vif les autres présidents de clubs du Top 14.
Est-ce la lassitude, le sentiment d'être dépassé par une nouvelle vague de communicants (Mourad Boudjellal, Jacky Lorenzetti...) ou de prêcher dans le désert qui ont conduit l'ancien arrière des Bleus à limiter cette année ses saillies médiatiques?
A vrai dire, il n'était pas aisé de disserter sur la saison noire que vivait son club, rapidement distancé et sans levier pour rebondir.
Et de fait, il s'est rarement présenté devant les micros comme il en avait pris l'habitude ces dernières années pour protéger ses joueurs. Sauf quand son club était diffusé sur la chaîne détentrice des droits, une rareté vu la pauvreté du jeu proposé par les siens. Sauf, encore, quand ces derniers sortaient des performances aussi improbables que sans lendemain (à Brive, Toulon et Grenoble).
Il y a bien eu, le 4 mars dernier, cette sortie dans le journal L?Équipe où il avait vilipendé ses joueurs-cadres, coupables selon lui d'avoir fait perdre le derby au BO (victoire de Bayonne à Aguilera 11-8), en promettant de "faire tomber des têtes" et "de faire confiance aux jeunes".
Rien d'autre pourtant qu'un dernier coup d'épée dans l'eau, la fin des illusions pour un homme qui s'est entêté jusqu'au bout à croire à un hypothétique maintien, à un petit coup du sort arbitral ou institutionnel (retour au Top 16 avec l'indécision concernant la Coupe d'Europe).
- Mea culpa tardif -
Il aurait peut-être dû écouter le sérail, pro ou anti-Blanco, qui avait depuis longtemps condamné Biarritz en raison de sa mauvaise gestion des hommes et des moyens qu'il avait à disposition. Une faillite confirmée par la désertion massive de la majorité de ses joueurs ces dernières semaines, qu'il n'a su (ou pu) maîtriser, faute de moyens financiers.
Le recrutement fut d'ailleurs un échec complet depuis deux ans, mis à part peut-être l'ouvreur néo-zélandais Dan Waenga. Le vainqueur du Challenge européen 2012 a perdu de son pouvoir d'attraction et on attend toujours la valeur ajoutée qu'auraient dû apporter des recrues issues majoritairement de Pro D2 ou des clubs relégués du Top 14.
Il serait donc injuste de n'accabler que Patrice Lagisquet , Jean-Michel Gonzalez , Jack Isaac ou Serge Milhas, les entraîneurs de ces dernières années. Aujourd'hui, leur successeur Didier Faugeron paie les pots cassés et souffre en silence de ce recrutement raté, tandis que Laurent Rodriguez , ex-manager général devenu entraîneur des avants contre son gré mais par amitié pour le boss d'Aguilera, serre les dents pour finir la saison.
Vendredi soir, à la veille de cette issue funeste, Blanco, en guise de tardif mea culpa, a confié à Sud Ouest "avoir fait beaucoup de choses très, très mal".
Désormais à la tête d'un club de Pro D2 -- à moins qu'il ne change de tablier d'ici peu et brigue celui de président de la Fédération -- il se bat avant tout pour garder le moral.
"Quand j'étais président de la Ligue et que j'ai créé la Pro D2, on m'a dit que ça allait être un mouroir. Or, c'est un championnat qui intéresse les supporters des clubs, qui intéresse tout le rugby français. Ce serait mentir de dire que je suis heureux d'y aller, mais ce n'est pas la fin du monde. Demain, il fera beau".
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |