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© AFP/Graham Stuart
L'ancien manager du XV de France de rugby, Pierre Berbizier
, le 18 novembre 2011
Mis en cause par un de ses anciens joueurs, l'ex-entraîneur du XV de France Pierre Berbizier s'est défendu mercredi devant le Sénat de tout fait de dopage, tout en cultivant l'ambiguïté sur l'ampleur du phénomène dans le rugby.
Deux semaines après la confession choc de l'ex-pilier international Laurent Bénézech qui avait évoqué devant la même commission d'enquête sénatoriale sur le dopage un "accompagnement médicalisé à la performance" sous l'ère Berbizier, l'intéressé a commencé par se défendre.
"Ce sont des propos surréalistes, déplacés, a déclaré l'ancien sélectionneur", auditionné à sa propre demande. "Je démens complètement ces propos qui mettent en cause une fédération qui, en tout cas à l'époque de Lapasset (président de la FFR de 1991 à 2007), n'a jamais trempé là-dedans", a ajouté l'ex-entraîneur du Racing Metro, qui s'est dit "vraiment blessé".
Fin mai, Bénézech avait fait part devant les sénateurs de sa "conviction forte" d'avoir été traité à la cortisone durant le Mondial-95. "L'équipe de France avait un médecin responsable qui était Marc Bichon, un manageur qui était Pierre Berbizier . Je ne pense pas que Marc Bichon ait pris la responsabilité de mettre en place un protocole médicalisé sans en référer au manageur général. Et le manageur général Pierre Berbizier , je ne pense pas qu'il ait pris la décision sans en référer au président de la Fédération française de rugby de l'époque (Bernard Lapasset)", avait-il asséné.
Après avoir dénoncé les "allégations de ce Monsieur", Pierre Berbizier a indiqué n'avoir été confronté directement qu'à deux cas de dopage durant sa carrière, impliquant des substances dites récréatives comme le cannabis, prises par des joueurs dont il était l'entraîneur.
Pourtant, comme il l'a également rappelé, Berbizier fut l'un des premiers à "dénoncer les cadences infernales et l'arrivée de l'argent", comme étant des "conditions qui pouvant créer le dopage" de manière individuelle. Une position qui l'avait conduit à déclarer en 2001 que le dopage était "une réalité dans le championnat" de France.
A l'évocation de ses anciens propos par les sénateurs, l'ex-demi de mêlée international a botté en touche, indiquant curieusement qu'il s'agissait alors d'un appel à la vigilance et non d'une dénonciation. Idem pour son "trouble" avoué devant la morphologie de joueurs de l'hémisphère Sud.
N'étant pas à une ambiguïté près, Berbizier n'a fait état que de deux cas de dopage mineurs dans les équipes qu'il a entraînées, mais il a aussi avoué avoir dû lutter contre des joueurs accros à la créatine et concédé, de concert avec Marc Bichon, que Bénézech avait "raison" à propos des hormones de croissance, un "problème dans le rugby comme dans tous les sports".
L'ex-médecin de l'équipe de France, convoqué simultanément à Pierre Berbizier , a également vivement repoussé les accusations de Bénézech, assigné en diffamation par Provale, comme l'a confirmé mercredi à l'AFP le directeur du syndicat de joueurs, Gaël Arandiga.
Avant d'accuser son ex-entraîneur, Bénézech avait en effet comparé dans la presse l'état du rugby à celui du "cyclisme avant l'affaire Festina."
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