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Une force collective implacable, servie par des stars bardées de titres mais encore assoiffées de victoires: voilà la recette de Toulon, devenu samedi la première équipe à gagner trois fois de suite la Coupe d'Europe.
S'il existait un léger doute, il a été levé contre Clermont (24-18): même prétendûment un peu rouillé, le RCT est bien ce rouleau compresseur écrasant tout sur son passage quand pointe la ligne d'arrivée.
Comme en quart (32-18 face aux Wasps) et surtout en demi-finale de Coupe d'Europe (25-20 a.p. contre le Leinster), il a su samedi à Twickenham, même ballotté, élever son niveau de jeu dans le "money time", là où se font et se défont les réputations.
Il ne perd jamais son instinct de tueur, terme utilisé par le manager de Clermont Franck Azéma après le match. Un tueur qui attend que sa proie s'essouffle et la punit au moindre faux pas avec sang froid, même quand la traque est mal engagée.
"Je ne sais pas si on a une mentalité de tueurs. (Tueurs) de marcassins oui, car on a beaucoup de chasseurs, c'est sûr. Mais non, on ne tue personne, on ne veut pas passer pour des assassins", a d'abord souligné en riant Bernard Laporte .
- 'en rouleau compresseur' -
Le manager varois acquiesce cependant sur le fond: "Mais je crois, oui, que l'expérience des joueurs chevronnés sert à ça: ne pas s'affoler, même quand on est mené. Un collectif fort, c'est quand personne ne cherche à sauver la métairie quand on est en difficulté. Mais continuer à jouer à 15, tranquillement et se mettre en rouleau compresseur."
Ce vorace RCT est donc bien plus qu'un assemblage de mercenaires venus en pré-retraite profiter du soleil de la côte d'Azur, comme présenté il y a quelques années.
Il compte aussi de "simples soldats", mais peut toujours compter sur l'expérience de ses stars. Pour la plupart vieillissantes (Hayman, Botha et Masoe ont 35 ans, Williams 34 ans), elles ont de nouveau prouvé qu'elles possédaient encore quelques ressources physiques et mentales.
Le talent individuel a évidemment joué un rôle dans le succès de samedi, définitivement acquis sur un exploit individuel de Drew Mitchell (70e).
Mais ces joueurs de classe mondiale, qui ont pour la plupart tout gagné, restent assoiffés de victoires et forment un collectif qui "sait se remettre en question chaque année", comme l'a relevé le demi de mêlée Sébastien Tillous-Borde.
- Piqués dans leur orgueil -
Des joueurs hors normes sur le terrain et aussi sans doute en dehors, "des gens qui ne parlent pas beaucoup mais que tu as envie de suivre", comme l'a expliqué Laporte en parlant de ses anciens.
Et qui aussi, qu'ils soient bardés de décorations ou non, sont parfaitement gérés par le général Laporte et le chef des armées, le président Mourad Boudjellal.
Physiquement, pour arriver systématiquement en forme le jour-J, Laporte accordant les plages de repos nécessaires pour se régénérer, surtout à ceux dont l'organisme commence à montrer des signes de fatigue.
Mais aussi -- et peut-être surtout -- mentalement. Mourad Boudjellal avait ainsi mis les pieds dans le plat en public pendant la semaine en soulignant le déclin physique de ses vieux afin de les piquer dans leur orgueil. Pari gagné.
Et même sans être dans l'intimité du vestiaire, on peut faire confiance à Laporte, formidable meneur d'hommes, pour savoir motiver ses troupes, individuellement et collectivement, en jouant sur la corde sensible.
Celle-ci a sans doute été sollicitée pour relancer notamment Mitchell, pas aligné en demi-finale car "pas au niveau" d'après Laporte.
Elle devrait de nouveau l'être dans les semaines à venir pour tenter de faire un incroyable doublé Coupe d'Europe - Top 14, un second d'affilée.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |