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© AFP/Lionel Bonaventure
Max Guazzini (c), l'ancien président du Stade Français, avant le match contre Biarritz le 30 août 2013 au stadez Jean-Bouin
La région parisienne, pionnière en France, s'est refait une place dans le paysage rugbystique de l'Hexagone depuis quinze ans avec deux clubs historiques, le Stade Français et le Racing-Métro qui s'affrontent samedi en Top 14 et figurent aujourd'hui avec les meilleurs.
Ils sont les plus anciens clubs de rugby de France. Le Racing Club de France, créé en 1882, et le Stade Français, créé un an plus tard, ont aussi été parmi les premiers champions de France.
Après une première "finale" pour le titre entre les deux clubs (ils étaient alors les seules équipes du Championnat) remportée par le Racing, ils se sont partagé huit des dix titres suivants, sans se rencontrer en finale: le Stade Français en 1894, 1895, 1897, 1898, 1901 et 1903, et le Racing en 1900 et 1902.
Mais la province, et notamment son bastion du Sud-Ouest, a ensuite repris le dessus avant que la capitale ne sorte de plusieurs décennies d'anonymat sous l'impulsion de deux présidents mécènes.
Avec Max Guazzini, le Stade Français a régné pendant près d'une décennie avec cinq Boucliers de Brennus entre 1998 et 2007. En 2009, le Racing-Métro, issu de la fusion du RCF et de l'US Métro et repris par le fondateur de Foncia Jacky Lorenzetti, est remonté en Top 14 et a depuis participé à toutes les phase finales.
Passion moins visible
Ce retour a véhiculé des clichés, voire de l'animosité envers un rugby "de riches", "de mercenaires", dominé par l'argent plus que par le terroir.
"Quand je suis arrivé, ça n'était pas du tout comme j'imaginais", raconte le talonneur Dimitri Szarzewski , passé de Béziers au Stade Français en 2005, avant de rejoindre le Racing en 2012.
"Béziers était un club de province mais avec des infrastructure assez solides: un gros stade, des terrains annexes, une salle de musculation... A Paris, c'était pas ça. Je le comparais souvent à un décor de western. De l'extérieur, ça paraissait très grand et à l'intérieur, on voyait qu'il n'y avait pas d'infrastructures, on s'entraînait comme on pouvait."
"Il y a beaucoup de caricatures. De l'intérieur, c'est comme dans tous les clubs: le rugby d'abord."
La ferveur est toutefois moins visible et un derby ne déchaîne pas les mêmes passions qu'un Biarritz-Bayonne ou Béziers-Narbonne. "Paris aime le rugby mais c'est tellement grand, il y a beaucoup d'autres choses, explique Szarzewski. Quand on dit +Paris, c'est pas le rugby+, je réponds: +Regardez les résultats !+
Pour son transfert d'un club à l'autre, "je m'attendais à ce que ce soit plus difficile", confie-t-il. "J'ai été agréablement surpris. Je serai passé de Béziers à Narbonne, je pense que ç'aurait été différent", sourit-il.
Une histoire tranquille
Nombreux sont les joueurs qui, comme lui, ont fait la navette entre les deux clubs, des Pichot, Auradou, Fillol, Saubade, Hernandez jusqu'à l'entraîneur Gonzalo Quesada passé des Hauts-de-Seine à Paris à l'intersaison.
"Depuis la semaine dernière, on ne se parle plus (avec les gens du Racing) pour que personne ne pense qu'on cherche à se perturber, confie l'entraîneur Argentin, qui a joué au Stade Français en 2004-05. Mais je pense que personne ne sera affecté (par l'environnement). Il faudrait que ce soit plus compliqué pour créer plus d'engouement, pour qu'il y ait une vraie rivalité."
Cette connaissance mutuelle et une concurrence sportive somme toute jeune -les deux clubs ne se sont affrontés qu'une fois au plus haut niveau au XXe siècle- n'embrasent pas la rencontre, malgré quelques tentatives des deux présidents ces dernières années.
© AFP/Kenzo Tribouillard
Dimitri Szarzewski
, le talonneur et capitaine du Racing-Métgro, le 12 août 2013 à Paris
Il reste toutefois des joueurs du cru issu d'un bassin riche en clubs (Massy, Sarcelles, Bobigny, PUC...), comme le pilier du Stade Français Rabah Slimani ou les Racingmen Henry Chavancy et Eddy Ben Arous. "Depuis que je suis jeune, c'est toujours des matches à haute tension. Au plus haut niveau, ce n'est pas la même chose", souligne Rabah Slimani, natif de Sarcelles et formé dans le club parisien.
Ragaillardie par deux clubs à nouveau compétitifs, la rivalité commence à renaître, estime Szarzewski: "On sent que chaque année ça prend un peu plus de valeur".
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |