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© AFP/Nicolas Tucat
L'arrière argentin de Biarritz Marcelo Bosch
lors de la rencontre de Top 14 contre Bordeaux le 20 avril 2013
La défaite cinglante encaissée par Biarritz (44-16) samedi dernier en Challenge européen avait suscité une vive colère du président Serge Blanco mais le club a retrouvé un calme apparent avant la 26e et dernière journée de Top 14.
On appelle cela un courroux présidentiel, une sortie censée marquer les esprits, livrée à chaud dans un couloir du Royal Dublin Society. Elle germait depuis un moment dans la tête de Blanco. La certitude de ne pas voir le BO se qualifier pour la Coupe d'Europe pour la première fois en treize ans a fait sauter la digue.
"Certains vont arrêter, ça va leur faire du bien, d'autres vont s'en aller, ça va leur faire encore plus de bien, à nous aussi. On va tous se remettre en question et on repartira", a déclaré le dirigeant. Avant de conclure au terme d'un entretien salé: "Oui, on va reconstruire mais avant, on va mettre des coups de balai".
Touché de plein fouet, le groupe biarrot ? Certains joueurs ont préféré en sourire, connaissant la verve légendaire de l'ancien arrière international.
D'autres, les cadres notamment, ont botté en touche d'un "Je ne rentrerai pas dans ce jeu-là" quand quelques uns ont laissé transparaître leur amertume, regrettant que Blanco ait choisi les micros plutôt que leurs vestiaires pour laver le linge sale.
Chez les plus jeunes, comme Jean-Pascal Barraque, ces déclarations ont été prises comme une sérieuse remontée de bretelles.
Titulaire samedi dernier, le futur ouvreur de Toulouse reconnaît que "les mots ont été durs". "Mais ça se comprend. Il est très déçu. Ça faisait treize ans que le club arrivait à se qualifier pour la Coupe d'Europe. C'est difficile à avaler, même pour l'image du BO. C'est dommage. Il a raison, d'un côté, de nous gronder", explique-t-il.
Un joueur ne s'est pas gêné pour parler: Takudzwa Ngwenya. Normal, l'ailier américain a été le meilleur biarrot à Dublin et le seul à être épargné par Blanco dans sa diatribe.
"Pourtant il m'engueule souvent", sourit l'ailier, toujours de bonne humeur. Plus sérieusement, "j'ai lu ça dans les médias, c'est un peu normal qu'il ne soit pas content parce que nous n'avons pas tout envoyé sur le terrain. Donc, il était peut-être un peu énervé parce que l'an prochain, il faudra aller jouer à Bucarest ou dans des endroits comme ça. Notre niveau de compétition tombe, on perd aussi un peu de sous à cause de ça. Il a été direct, dur, ça fait mal mais on le prend comme il l'a dit. Il faut qu'on arrive à changer des choses pour que ça ne soit plus jamais comme ça".
Le grand "coup de balai" de Blanco ne devrait pourtant pas être suivi de beaucoup plus d'effets que les départs connus à ce jour de Benoît August (retraite), Talalelei Gray et Wicus Blaauw (fin de contrat), Marcelo Bosch (Saracens), Jean-Pascal Barraque (Toulouse) et Wenceslas Lauret (Racing-Métro).
Restent trois incertitudes: l'avenir du deuxième ligne Jérôme Thion (35 ans), en fin de contrat, qui a été opéré du tendon et dont le club attend qu'il coure à nouveau pour envisager une prolongation. L'arrière Dane Haylett-Petty, qui dispose encore d'une année de contrat, a demandé à partir pour retrouver l'Australie où son père a des soucis de santé, et enfin l'ouvreur néo-zélandais Matt Berquist dont le BO cherche à se séparer à un an de la fin de son contrat. Mais ces trois joueurs étaient absents de la déconvenue irlandaise...