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© AFP/Lionel Bonaventure
L'équipe de France de rugby lors d'un entraînement le 7 novembre 2013 à Marcoussis
Le XV de France tient une occasion en or de précipiter dans la lumière une année 2013 jusqu'ici bien sombre en se mesurant pour la quatrième fois d'affilée aux terrifiants All Blacks samedi (21h00) au Stade de France.
Il sera d'abord question de convictions, à l'aube de cette tournée d'automne abordée avec la fragile certitude que les résultats précédents - six défaites, un nul, un succès - n'honorent guère la qualité intrinsèque de l'équipe.
Il faudra la conviction que le Tournoi des six nations raté, terminé à une triste dernière place, n'était qu'un accident de parcours dans l'histoire d'un XV en construction.
La conviction encore que le menu copieux de juin dernier, avec trois défaites chez ces mêmes All Blacks, a été digéré par ce groupe en maturation, dont l'encadrement ne cesse de louer "l'état d'esprit" sans pour autant être payé en retour.
C'est effectivement avec les valises chargées de frustration que les Bleus étaient rentrés de Nouvelle-Zélande, imprégnés du sentiment de n'être pas passés loin de l'exploit face aux champions du monde 2011.
"Il y a quelque chose à faire"
"Il y a une prise de conscience sur le fait qu'il y a quelque chose à faire face à cette grande équipe", assure ainsi le capitaine Thierry Dusautoir , dont le regard noir au sortir du maigre revers à l'Eden Park d'Auckland (23-13) trahissait la rage d'avoir laissé passer "un match qu'on aurait dû gagner".
"A chaque fois qu'on a pu les battre, on s'est lancé dans ces matchs sans compter, sans vraiment essayer de gérer quoi que ce soit", se souvient aussi le capitaine emblématique (62 sélections), vainqueur deux fois des Blacks, en quarts de finale du Mondial-2007 (20-18) puis lors de la tournée de juin 2009 à Dunedin (29-22), pour huit défaites.
A la recherche du match-fondateur de l'ère Saint-André, ce XV de France se retrouve dans une position qu'historiquement il affectionne: celle du "challenger" qui n'a rien à perdre et peut rapidement se couvrir de gloire.
De la pluie, du vent, du froid... Les conditions climatiques pourraient d'abord servir le combat d'avants et faire des phases de conquête statique et dynamique la clé de voûte du match.
"Ça se jouera sur l'envie de les battre", prédit le pilier droit Nicolas Mas (33 ans, 62 sél.) qui exhorte à être "agressif mais aussi intelligent".
Car en face s'avance une équipe All Blacks invaincue en 2013, avec la bagatelle de 43 essais marqués en 11 matches et un couronnement dans le Four Nations après un sommet de rugby face à l'Afrique du Sud (38-27).
La parole à la défense
Victorieuse de 30 de ses 32 derniers matches, c'est tout simplement "la meilleure génération des All Blacks" qui arrive à Paris, selon Philippe Saint-André.
Sa ligne de trois-quarts (Dagg, Ben Smith , Nonu...) s'amuse volontiers à déchirer les rideaux adverses, en faisant payer comptant tout ballon tombé, toute erreur de placement ou tout péché de gourmandise.
Si les Français ont pu éprouver en juin qu'ils rivalisaient en conquête face au pack néo-zélandais, il en est autrement dans le jeu courant où les "gros" du XV black, à l'image du troisième ligne Kieran Read , aiment à se faufiler parmi les trois-quarts pour exprimer leurs étonnantes qualités balle en main.
Priorité sera donc donnée à la défense, dont le XV de France a répété inlassablement les gammes cette semaine.
Les arrières français (Dulin, Médard, Huget, Fofana, Fritz) tâcheront aussi de se mettre davantage en évidence qu'en juin (un seul essai marqué).
© AFP/Lionel Bonaventure
Le centre néo-zélandais Ma'a Nonu
à l'entraînement le 7 novembre 2013 à Suresnes
Le retour de Morgan Parra (24 ans, 51 sél.) à la mêlée pourrait apporter un plus dans la gestion des temps forts, et il est beaucoup attendu du jeu au pied de pression et d'occupation de l'ouvreur Rémi Talès (29 ans, 2 sél.).
L'objectif: que la peur change de camp. Car finalement, comme le souligne Dusautoir, une grosse incertitude règne côté All Blacks: "La seule inconnue, et celle qui, je pense, doit les perturber un peu, c'est le niveau de l'équipe de France samedi."
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |