Happy Birthday : |
Les joueurs nés à l'étranger ont-ils leur place au sein du XV de France? Le débat a ressurgi avec force ces dernières semaines, avant le début des test-matches de novembre samedi contre les Fidji.
Le sujet, récurrent, n'est pas propre à la France, puisque d'autres pays, dont la Nouvelle-Zélande et l'Angleterre, ont puisé et puisent encore dans le vivier étranger pour alimenter leur équipe nationale.
Il agite cependant le microcosme du rugby français quasiment à chaque fois qu'est convoqué chez les Bleus un joueur né à l'étranger.
Cela a été le cas la semaine dernière avec la première convocation dans le groupe des 30, pour préparer le rendez-vous contre les Fidji à Marseille, du pilier néo-zélandais Uini Atonio, de l'arrière sud-africain Scott Spedding et, surtout, du demi de mêlée sud-africain Rory Kockott, à un poste stratégique où Morgan Parra et Maxime Machenaud n'ont pas été retenus.
- Ntamack 'totalement contre' -
C'est Emile Ntamack, ancien international et ancien entraîneur adjoint du XV de France, qui a mis les pieds dans le plat, se disant "totalement contre" la présence de joueurs étrangers en bleu. "Pas contre les joueurs, loin de là, d'autant plus qu'ils méritent potentiellement leur place. Cependant, je pense que l'équipe de France appartient au demeurant à des joueurs français même si j'ai eu (joué avec, NDLR) de super garçons comme Pieter De Villier (sud-africain) et Tony Marsh (néo-zélandais)", a déclaré Ntamack sur rugbyrama.fr.
Et l'ancien arrière ou ailier aux 46 sélections de justifier sa position en assurant qu'appeler des joueurs étrangers bouchait l'avenir des rugbymen français.
Cet argument a été balayé mardi par le président de la Fédération française (FFR) Pierre Camou, qui a questionné "l'ambition sportive" de ces jeunes joueurs français pour expliquer le fait qu'ils ne jouent pas.
"S'ils préfèrent être quatrième remplaçant dans un grand club plutôt que d'aller tenter leur chance ailleurs, c'est leur choix. Est-ce que c'est le sport ou le chèque qu'ils veulent ? Ils sont aussi en cause. À eux de savoir quelle est leur propre ambition sportive", a tonné Camou, que le débat sur la présence de joueurs étrangers "agace profondément".
- Prix Nobel -
"Le dernier, Scott Spedding (convoqué samedi après le forfait de Brice Dulin, NDLR), est français. Il a le droit de l'être ou pas ? (...) On a des prix Nobel (d'origine étrangère), dont Marie Curie (née en Pologne, NDLR). Il faut arrêter les polémiques", a poursuivi le président de la FFR.
"En 1995 (lors de la Coupe du Monde en Afrique du Sud, NDLR), le capitaine de l'équipe de France était marocain ( Abdelatif Benazzi , NDLR). Ca n'a troublé personne", a-t-il rappelé.
Autre idée battue en brèche par Pierre Camou, celle selon laquelle ces joueurs étrangers ne seraient pas attachés au maillot français, qu'ils choisiraient uniquement par opportunisme, surtout à l'approche de la Coupe du Monde en Angleterre (18 septembre-31 octobre 2015).
"Celui qui a remis les maillots à la dernière tournée en Nouvelle-Zélande (en juin 2013, NDLR), Tony Marsh , pleurait", a ainsi déclaré Camou.
De larmes, il en a justement été question samedi dernier. Celles, nourries, de Spedding devant les caméras de télévision lorsque l'entraîneur des arrières du XV de France, Patrice Lagisquet , est venu lui donner son billet d'avion pour rejoindre le rassemblement des Bleus, à Orly.
"C'était très fort. J'ai continué à pleurer après ça, car j'ai parlé avec ma famille. Et je n'ai pas dormi", assurait dans un français parfait Spedding, arrivé en 2008 chez les Espoirs de Brive, à l'âge de 22 ans, et détenteur depuis deux semaines d'un passeport français après "presque deux ans" de paperasseries.
"C'était une démarche personnelle, rien à voir avec le rugby, explique-t-il. Je me sens chez moi ici, après ma carrière de rugbyman je resterai ici, donc la prochaine étape était de devenir français".
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |