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© AFP/Alejandro Pagni
L'ouvreur argentin Juan Martin Hernandez
(c) lors d'un match contre le Stade Français, le 4 août 2012 à Buenos Aires.
Après des années d'attente, l'équipe d'Argentine s'est minutieusement préparée pour le plus grand défi de son histoire: intégrer le Four Nations aux côtés des géants néo-zélandais, australiens et de l'Afrique du Sud, premier adversaire samedi au Cap.
Plus qu'un changement de méthode, une véritable révolution. Dès samedi, les Pumas disputeront chaque année une compétition d'envergure mondiale face aux All Blacks, Springboks et Wallabies. Un pas de géant pour une nation habituée à disputer quelques test-matches par an en juin et en novembre face aux nations européennes, ou de deuxième rang mondial.
Malgré la vaillance des Pumas, 3e du Mondial-2007 en France et quart de finaliste face aux All Blacks en 2011, l'écart avec les trois grands du Sud est encore élevé. "Le Four Nations va être un tournoi très difficile car l'Argentine n'est pas habituée à jouer six matches d'affilée de ce calibre. Cela va être très dur au début, même si l'Argentine doit travailler et se préparer pour jouer contre les meilleurs", prévient l'entraîneur Santiago Phelan.
"C'est comme jouer une Coupe du Monde tous les ans", relève le 2e ligne Patricio Albacete , qui évolue en club au Stade Toulousain. Le programme semble même "plus intense parce qu'il s'agit de jouer six matches contre les meilleurs du monde alors qu'en Coupe du Monde, il y a toujours quatre ou cinq équipes moins fortes", estime de son côté le centre Marcelo Bosch (Biarritz).
De fait, la préparation a été digne d'une Coupe du Monde. Les principaux joueurs ont été exemptés des test-matches de juin face à l'Italie et au XV de France. Des accords ont été passés avec les clubs européens et notamment français, principaux employeurs des Pumas, pour leur mise à disposition en amont de la compétition.
Un groupe de 39 joueurs ont pris part à un stage de préparation intensive de deux semaines à Pensacola (Floride). Le Néo-Zélandais Graham Henry , champion du monde à la tête des All Blacks en 2011, a été recruté comme consultant. Objectif: "que l'Argentine marque plus d'essais, sans en encaisser d'avantage."
Les grands débuts des Pumas dans la compétition, samedi au Newlands Stadium du Cap, sont attendus avec quelque anxiété. Après des années de tractations entamées dans la foulée du Mondial-2007 jusqu'à l'accord définitif avec la Sanzar, organisme regroupant les trois grandes nations du Sud et régissant la compétition, l'heure est à la confirmation sur le terrain.
Malgré l'ampleur de la tâche, l'Argentine se dit prête. "Les Pumas le méritent. Il faut considérer (leur intégration) comme quelque chose de durable à long terme qui fera grandir l'ensemble du rugby et qui est le grand défi de l'Argentine. Nous avons passé beaucoup de temps à nous préparer et nous sommes engagés dans un changement structurel", estime Agustin Pichot , ancien capitaine des Pumas et représentant de l'Argentine au conseil de l'International Rugby Board.