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Jonny Wilkinson , encore et toujours décisif dimanche avec Toulon en demi-finale de Coupe d'Europe, aborde la dernière ligne droite de la saison avec une exigence intacte qui pourrait lui permettre de sceller sa légende avant une probable retraite.
Officiellement, la fin de carrière du N.10 anglais, qui fêtera ses 35 ans au lendemain de la finale de la Coupe d'Europe, n'est pas actée. Et lui seul décidera de son avenir.
Mais quand le président toulonnais Mourad Boudjellal a lâché, après la victoire (24-16) face au Munster, vouloir "offrir un truc à Jonny cette année", la relance n'a pas tardé.
"Je dis qu'il faut lui offrir quelque chose parce que des opportunités comme ça, on ne les aura pas tout le temps", s'est-il empressé de préciser. "Quoi qu'il fasse, jouer une deuxième finale et ensuite une demie ou une finale de Top 14, c'est exceptionnel".
Le RCT vise ouvertement un deuxième titre continental consécutif, un exploit que seuls Leicester (2001, 2002) et le Leinster (2011, 2012) ont réussi. Et il rêve de l'agrémenter d'un titre en Top 14, ce qu'aucune équipe française n'a jamais réalisé.
Un tel exploit serait sans aucun doute une sortie à la hauteur de la carrière du légendaire ouvreur, héros du titre mondial de l'Angleterre en 2003 et qui revendique 1.246 points en matches internationaux.
Et s'il n'évoque pas son avenir, le toujours ambitieux Wilkinson juge qu'un doublé est "bien possible". "C'est notre responsabilité de continuer à s'investir à l'entraînement, de trouver des plages de repos, de toujours chercher à aller plus loin à chaque match", estime le capitaine de la "dream team" toulonnaise avant de répéter son leitmotiv: "Le prochain match est le plus important".
- "Comme le dernier" -
Si le RCT peut réussir une telle performance, c'est bien grâce à lui. Comme l'an dernier en quart de finale face à Leicester (21-15, 21 points marqués) puis en demie chez les Saracens (24-12, 24 points marqués), il a une nouvelle fois fait basculer un match étouffant dimanche en inscrivant 21 des 24 points de son équipe.
"Quand tu as Jonny, tu as un avantage psychologique sur ton adversaire. Tu as un capital points", estime Boudjellal. "On savait qu'il serait au top. Cette semaine, il était dans sa bulle".
Blessé lors du quart de finale face au Leinster le 6 avril, "Wilko" n'avait plus joué depuis. Mais il avait tourné toute son attention sur l'échéance du Munster. "Plus la fin approche, plus je pense à l'importance de chaque match et j'ai envie de profiter de chaque instant", expliquait-il à la veille de la demie.
"Peut-être qu'en traitant tous les matches comme ça (comme le dernier, ndlr), ça permettra d'avoir d'autres matches. Si tu perds, si c'est le dernier match en Coupe d'Europe, c'est mieux de le faire en ayant tout donné plutôt qu'en ayant essayé de gérer. Ensuite, si c'est le destin, c'est le destin", a poursuivi dimanche le joueur, qui ne vit que pour ces grands rendez-vous.
"Ce sont des matches qui peuvent basculer à tout moment. Il faut tout donner, être concentré tout le temps. Il faut faire les choses justes au bon moment", explique-t-il. "Demander ça à toute une équipe, c'est une sacrée exigence. Y arriver et se qualifier, c'est une sacrée réponse".
S'il n'aime pas se tourner vers le passé, cet inlassable compétiteur et forcené de l'entraînement ne peut s'empêcher d'apprécier rétrospectivement la valeur des efforts. "Rejouer la Coupe d'Europe après l'avoir gagnée, c'est très intéressant. Ca m'a permis de me rendre compte de l'effort que ça a pris la dernière fois".
"J'avais passé des années à regarder des gars disputer des phases finales et à en rêver. Le vivre, c'est incroyable. Ces derniers matches couperets et être dans l'équipe victorieuse, c'est l'autre facette de ce rêve", confie-t-il. "Et d'une certaine manière, c'est mieux que ça arrive à la fin d'une carrière plutôt qu'au début".