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© AFP/John D Mchugh
Le président de l'ERC, société organisatrice de la Coupe d'Europe de rugby, Jean-Pierre Lux
, au stade de Twickenham à Londres le 23 janvier 2007 pour le tirage au sort des demi-finales de la Coupe d'Europe 2006-2007
Les dirigeants du rugby (ERC, IRB) ont affirmé lundi une position légaliste et une volonté d'un changement de formule de la Coupe d'Europe, en réponse au projet de compétition alternative proclamé unilatéralement dimanche par les puissants clubs français et anglais.
Au lendemain de l'annonce par les Ligues française (LNR) et anglaise (Premiership Rugby) de la création d'une nouvelle "Rugby Champions Cup" face au blocage de leurs demandes de réforme de la Coupe d'Europe, Jean-Pierre Lux , le président de l'ERC, la société organisatrice des compétitions, a voulu "clarifier certaines choses".
Il a clairement ciblé la Ligue anglaise qui n'a jamais reçu les représentants de l'ERC et n'a jamais donné sa chance à une réforme négociée de la Coupe d'Europe. Avant, selon lui, d'entraîner les clubs français dans la sécession.
"Je suis un peu déçu parce que la Ligue française s'est rangée derrière les Anglais", a-t-il déclaré, lors d'un point-presse consacré à la présentation de l'édition 2013-2014 de la Coupe d'Europe.
Un contrat qui bloque
Jean-Pierre Lux a énuméré les axes de négociation. "Il y avait des points concernant le nombre de clubs, la structure de la saison... Les quatre autres pays (Irlande, Ecosse, pays de Galles, Italie, ndlr) étaient prêts à en discuter. Il y avait aussi une nouvelle répartition financière. En promettant aux quatre autres pays de conserver le niveau d'argent qu'ils ont maintenant, ça pouvait se discuter. Malheureusement, les discussions n'ont jamais réellement commencé parce que la Ligue anglaise a introduit un facteur de blocage qui est le contrat qu'ils sont signé avec (le diffuseur TV) BT", a-t-il rappelé.
Premiership Rugby a en effet annoncé en septembre 2012 la signature de sa propre initiative d'un accord avec l'opérateur BT, pour quatre ans et un montant estimé à 152 millions de livres (180 M EUR), pour la diffusion du Championnat d'Angleterre et des matches européens des clubs anglais à partir de 2014-15. Sur les 152 millions de livres de l'accord, environ 100 millions (120 M EUR) concernent la diffusion des compétitions européennes.
La LNR exclut un retour aux négociations
Or l'ERC, seule habilitée à négocier et vendre les droits télé des compétitions européennes, avait déjà prolongé son accord avec Sky jusqu'en 2018, pour environ 70 millions de livres (83 M EUR).
"Le contrat avec BT a été fait en marge de toutes les règles, a rappelé M. Lux. Pour sauver le contrat avec BT, la seule solution (pour les Anglais) était qu'il y ait une autre compétition".
Mais, a-t-il assuré, "lors de la dernière réunion du comité directeur de l'ERC la semaine dernière, les quatre autres pays (Irlande, Ecosse, pays de Galles, Italie, ndlr) ont clairement indiqué qu'ils ne participeront jamais à une telle compétition".
Il a affiché sa "confiance dans les négociations". "J'espère que les gens réfléchiront, je souhaite que nous arrivions à un compromis. Sur beaucoup de points, on peut arriver à un compromis", a-t-il estimé.
Cette position a reçu l'appui du président de l'International Board (IRB, organe suprême du jeu) Bernard Lapasset, qui a plaidé pour le processus de médiation, initié avec la nomination de Graeme Mew vendredi. "La négociation amènera la solution", a-t-il déclaré à l'AFP.
L'IRB "veillera à ce qu'on ait une compétition européenne qui remplisse son nom, qui ne soit pas confisquée par quelques nations mais qui ait un véritable enjeu international", a-t-il insisté.
En réponse, le président de la LNR, Paul Goze a lui indiqué qu'il "exclu(t) totalement de revenir aux négociations" sur le modèle actuel de la Coupe d'Europe. "Elles n'ont pas abouti pendant quinze mois, elles ne vont pas aboutir en 15 jours", a-t-il dit à l'AFP.
"La création d'une nouvelle compétition doit permettre de nous sortir de la nasse dans laquelle nous sommes depuis plusieurs mois. Elle ne vient pas d'une volonté de faire un putsch", a-t-il souligné.
Dimanche, la Fédération française (FFR), qui détient le pouvoir d'autoriser ou interdire la participation des clubs français aux compétitions de rugby, avait qualifié de "hors de propos et inadapté" le projet des clubs franco-anglais.