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Le rugby gallois, confronté à une féroce "guerre civile" entre sa Fédération (WRU) et des clubs exsangues économiquement, surveille du coin de l'oeil un football qui, avec deux clubs en Premier League anglaise, a rarement été aussi visible.
Les supporters gallois voient même avec inquiétude leur équipe nationale, maîtresse de l'Europe depuis deux ans, débuter difficilement le Tournoi des six nations: le XV du Poireau recevra vendredi la France, moins de quinze jours après avoir été mis en déroute en Irlande (26-3).
"Il faut faire attention, être sûr que les enfants continuent de regarder le rugby et ne se tournent pas vers le football", alertait récemment le N.9 Mike Phillips , dont le sport est perçu comme patrimoine national.
"Les gens suivent l'équipe nationale mais il faut aussi s'assurer que dans les provinces, il n'y ait pas uniquement des matches à guichets fermés à Noël", poursuivait-il, interrogé par l'AFP.
"Même si le rugby gallois fait face à certains défis, certains secteurs sont florissants, tempère la WRU, sollicitée elle aussi par l'AFP. Il n'y a ainsi jamais eu autant de juniors. Mais c'est vrai aussi qu'on a moins de jeunes et qu'on a du mal à garder les joueurs".
Si certaines têtes de gondole comme Sam Warburton et Alun-Wyn Jones ont choisi de rester au pays, d'autres comme Jamie Roberts , Dan Lydiate, Leigh Halfpenny , Ian Evans ou George North ont cédé aux sirènes lucratives du Top 14 et du Championnat d'Angleterre.
Pillées, ses franchises -dont les principales sont les Cardiff Blues, Neath-Swansea Ospreys et Llanelli Scarlets- peinent en Coupe d'Europe et ont même envisagé de rejoindre le championnat anglais pour s'affranchir d'une fédération toute puissante qui les fait vivre sous perfusion.
La réussite du XV du Poireau fait figure d'exception. Et jusqu'à quand?
"Dans une société changeante, nous acceptons que le rugby doive s'adapter et trouver des parades pour attirer de nouveaux joueurs", admet ainsi la WRU.
- Nord contre Sud -
Avec l'accession de Cardiff qui a rejoint Swansea dans l'élite anglaise l'été dernier, le pays compte pour la première fois deux clubs de football au plus haut niveau. En avril dernier, Swansea a même décroché sa première Coupe de la Ligue.
"Environ trois fois plus de Gallois jouent au football qu'au rugby, se félicite auprès de l'AFP un porte-parole de la FAW, la Fédération de football. Nous avons 27.000 licenciés à Cardiff et 20.000 à Swansea contre respectivement 8.000 et 9.000 en rugby".
"Au niveau international, nos stades ne sont pas pleins, relativise toutefois la FAW. Les récentes mauvaises campagnes en éliminatoires ont détourné le public. C'est peut-être pour ça que le rugby est vu comme le sport principal, mais en club, c'est différent".
Le pays compte ainsi 1.500 clubs de foot, contre 323 de rugby et, au printemps 2012, la FAW avait officiellement demandé plus d'aides publiques que le rugby, qui annule régulièrement des matches de jeunes faute de joueurs.
Obligé de partager le Liberty Stadium (20.000 places) avec Swansea, les Ospreys ont deux fois moins de public que le foot qui frôle, lui, les 100% de taux de remplissage.
"Le conflit entre la WRU et les provinces n'a pas de conséquence sur le foot, assure diplomatiquement la FAW. Nous souhaitons le succès du rugby gallois et nous sommes convaincus que l'inverse est vrai aussi. En tant que petit pays, nous sommes fiers de toutes nos réussites sportives".
Au-delà de ses guerres intestines, le rugby serait victime d'un football traditionnellement ancré au Nord et venu pour une fois chasser au Sud, sur les terres historiques du rival.
"C'est vrai que les anciens comme Ian Rush, Mark Hughes ou Kevin Ratcliffe sont nés au Nord, confirme la FAW. Mais cela change d'une génération sur l'autre".
Ryan Giggs, Aaron Ramsey et Gareth Bale, les stars du moment, sont toutes du Sud. Autant de nouveaux modèles pour une jeunesse galloise tiraillée entre le rond et l'ovale.
Vainqueur Matches Gagnés Nul Perdus Pp Pc Diff Pts bonus Pts total 1996 Nouvelle-Zélande 4 4 0 0 119 60 +59 1 17 1997 Nouve... |