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© AFP/Gaizka IROZ
Le centre toulousain Yann David, lors d'un match du Top 14 à Bayonne, le 20 novembre 2016
Personne ne s'y attendait et surtout pas lui. Mais à 28 ans, le centre du Stade Toulousain Yann David, longtemps perturbé par les blessures, a été rappelé mercredi sous le maillot du XV de France, plus de sept ans après sa dernière sélection.
"Quand Ugo (Mola, l'entraîneur en chef du Stade Toulousain, ndlr) m'a annoncé ça ce matin, j'étais vraiment très surpris et très fier. Je ne m'attendais pas du tout à être pris pour ce stage" de préparation au Tournoi des six nations, avoue devant la presse le joueur, aussi puissant que discret.
Car pour David, le maillot frappé du coq, c'est de l'histoire ancienne.
Appelé pour la première fois en bleu contre l'Italie lors du Tournoi-2008, à seulement 19 ans et alors qu'il jouait à Bourgoin, le centre enchaîne ensuite trois autres sélections lors des tests de novembre 2009.
Avant de disparaître des radars en raison de blessures à répétition, dont une fracture du tibia-péroné qui le prive des terrains la quasi totalité de la saison 2010-11 et lui fait manquer la Coupe du Monde 2011.
Des pépins physiques, couplés à une forte concurrence à Toulouse (Jauzion, Fritz, Fickou, Flood...), qui l'ont empêché d'être tout à fait considéré comme un titulaire indiscutable dans son club.
"Blessure, pas blessure, c'est le loto du sportif, on peut jamais prévoir, c'est malheureux mais c'est comme ça", analyse-t-il désormais avec philosophie, fier que son rappel en Bleu "récompense (son) travail". Et l'enchaînement cette saison de bonnes performances, dont son dernier match samedi sur le terrain des Wasps (14-17).
- Un "coéquipier modèle" pour Novès -
Mais malgré cela, ce perforateur - dur au mal comme son père et sa mère, wallisienne, tous deux membres de l'équipe de France d'athlétisme - avoue n'avoir jamais fait son "deuil" du XV de France.
"Une fois qu'on y goûte, on a qu'une envie, c'est d'y revenir un jour", assure-t-il.
Obstination gagnante au yeux du sélectionneur des Bleus, Guy Novès, qui l'a fait venir à Toulouse en 2009.
"J'ai confiance en lui, notamment en terme d'état d'esprit, un critère de sélection car on ne veut pas de brebis galeuse dans le groupe. C'est un super mec, un coéquipier modèle, très dur sur le terrain, où il peut laisser la peau", a déclaré à l'AFP Novès, qui a préféré jouer la carte David plutôt que de conserver Maxime Mermoz ou d'appeler Mathieu Bastareaud ou Alexandre Dumoulin.
Quatrième dans la hiérarchie des centres derrière la paire clermontoise Fofana-Lamerat et son acolyte toulousain Gaël Fickou, David s'insère aussi a priori à merveille dans le projet de jeu de Novès.
"Transpercer des défenses, jouer debout après lui, c'est ce qui nous intéresse, nous séduit. C'est un joueur percutant derrière lequel on peut jouer car il est éduqué comme ça depuis des années", souligne le sélectionneur.
"Il l'a encore montré le week-end dernier, il est difficile à arrêter et je pense qu'il fera vraiment du bien à l'équipe de France", abonde son capitaine à Toulouse, Thierry Dusautoir , et ancien capitaine des Bleus.
Un XV de France que David va retrouver "sur la pointe des pieds". Mais "même si je commence à être vieux, je vais découvrir avec beaucoup d'envie et d'engouement cette nouvelle équipe de France", sourit-il.