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© AFP/ANESH DEBIKY
L'ailier du XV de France Virimi Vakatawa (g) face à l'Afrique du Sud en test match, le 17 juin 2017 à Durban
Son retour au Racing 92, ses couleurs retrouvées lors de cette tournée de juin après une saison décevante: l'ailier du XV de France Virimi Vakatawa, pour sa première sortie devant la presse, a évoqué mardi à Durban plusieurs sujets chauds avant de retrouver les Springboks samedi.
L'ailier d'origine fidjienne est aussi insaisissable pour les journalistes que, le plus souvent, pour ses adversaires crampons au pied.
"C?est la première fois que je viens parler devant les journalistes, je n'aime pas trop parler de moi. Après, je comprends que c'est quelque chose qu'il faut faire. C?est juste que je n?aime pas parler, je préfère être sur le terrain" a-t-il justifié.
Et sur la pelouse, Vakatawa (25 ans, 14 sél.) a retrouvé, lors des deux premiers tests face à l'Afrique du Sud (14-37 puis 15-37) sa forme du Tournoi des six nations 2016, quand il avait connu ses premières sélections en bleu à XV. Après être devenu l'un des meilleurs joueurs mondiaux avec l'équipe de France à VII, qu'il a rejoint, contrat fédéral en poche, au printemps 2014, en provenance du Racing 92.
A la suite des tests d'automne 2016 corrects mais moins flamboyants que le Tournoi précédent, l'ailier a en effet vécu un hiver délicat.
"Durant le dernier Tournoi, je me suis blessé dès le premier match contre l?Angleterre (16-19 le 4 février). Ensuite, mon genou n'avait pas bien récupéré" a-t-il expliqué.
- 'J'ai entendu les critiques' -
Il avait quand même été aligné lors du rendez-vous suivant, contre l'Ecosse (22-16), où il était passé au travers, en défense et en attaque.
Sanction de l'encadrement qui, pour la première fois, l'a remplacé en cours de match, et précocement (52e).
Vakatawa a ensuite manqué à cause de cette blessure la tournée asiatique à VII, puis était suspendu pour la dernière étape du circuit mondial, à Londres fin mai, après un mauvais geste le week-end précédent à Paris, où les Bleus ont pris une décevante 8e place.
Bref, "cette saison a été un peu dure pour moi" a reconnu Vakatawa, qui ne "(lit) pas la presse".
"Mais j'ai entendu les critiques, je m'en rends compte. Et avec le staff, on débriefe tous mes matches et on voit ce qui ne va pas, pour qu'ensuite je le travaille à l?entraînement" a-t-il ajouté.
Avec ses difficultés physiques et techniques est apparu un débat: Vakatawa devrait-il retrouver un club de Top 14 pour gommer ses lacunes?
Ce n'était pas vraiment l'avis, après le premier test face à l'Afrique du Sud, où Vakatawa a été le meilleur bleu, de l'entraîneur des arrières Jean-Frédéric Dubois.
"C'est un joueur hors normes. Pendant le Tournoi il était blessé, il n'avait pas pu se préparer physiquement. Là il a pu mieux le faire, et ça change tout sur son jeu. Il va sûrement jouer dans un club, il se blessera et ne sera plus en équipe de France. Je suis prêt à parier un billet dessus" déclarait ainsi Dubois.
- Deux minutes sans rien dire -
Bingo: une semaine plus tard, le Racing officialisait le retour la saison prochaine de l'ailier, arrivé des Fidji en 2010 sans avoir pu s'imposer.
"C?est moi qui ai décidé de revenir jouer dans un club. J'ai besoin de jouer plus, d?avoir plus de temps de jeu" a expliqué Vakatawa.
Le Racing récupérera un autre Vakatawa, plus intégré. "Il m'a fallu deux ans pour bien comprendre le français. Pour bien parler, un peu de temps."
Il n'était donc évidemment pas prêt, lors de sa première saison dans les Hauts-de-Seine, quand Patrice Collazo , alors entraîneur des Espoirs franciliens, lui avait demandé pendant un stage à Albi avant un dîner "de dire des mots en français".
"J'étais resté deux minutes devant les gars, sans rien dire, j?avais envie de pleurer..(Rires) C'était un moment dur, j?avais envie de rentrer à la maison."
A défaut de sa maison, il retrouvera son club formateur dans quelques semaines. Avec un nouveau statut qu'il aura affermi s'il poursuit sur sa lancée samedi.