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© AFP/FRANCK FIFE
L'arrière du XV de France Scott Spedding contre l'Irlande dans le tournoi des six nations à Dublmin, le 25 février 2017
Attention, séquence émotion. Neuf ans après son départ d'Afrique du Sud pour la France, Scott Spedding affrontera samedi les Springboks pour la première fois, qui plus est devant sa famille à Durban, pour se relancer au sein du XV de France après des dernières performances décevantes.
Durban. C'est justement dans cette ville qui borde l'océan Indien que Spedding (31 ans, 21 sél.), originaire de Krugersdorp dans la banlieue de Johannesburg, a porté pour la dernière fois le maillot d'une équipe sud-africaine.
Les Natal Sharks, quittés en 2008 à 22 ans sans s'être imposé pour tenter l'aventure française, à Brive. D'abord chez les Espoirs, puis les professionnels, avant de rallier Bayonne, grâce à qui il connaîtra sa première sélection avec le XV de France, le 8 novembre 2014.
Apprenant quelques jours auparavant sa convocation, l'actuel arrière de Clermont avait pleuré, devant les caméras de télévision.
Sous les yeux de ses parents, ses deux soeurs, son frère, "deux neveux et deux nièces" et sa femme (australienne), les larmes pourraient de nouveau le guetter samedi, pour ses retrouvailles avec l'Afrique du Sud, dont il a porté le maillot des moins de 21 ans. Pour une finale du Mondial-2006 de la catégorie, perdue face à la France de Guilhem Guirado , désormais son capitaine en bleu.
- 'Beaucoup de sacrifices' -
"Oui, ce sera spécial, une fierté. Je suis très fier de jouer pour l'équipe de France après être parti à Brive sans rien" a-t-il reconnu jeudi devant la presse.
"Ma famille a fait beaucoup de sacrifices (pour qu'il puisse jouer en France, NDLR), mon père m'a envoyé un peu d'argent pour que je puisse m'en sortir tous les mois. Donc j'ai envie de rendre ma famille fière de moi" a-t-il ajouté.
Ce sentiment de fierté de porter le maillot frappé du Coq semble profond chez Spedding, pas seulement un attachement de façade.
Détenteur d'un passeport français, il dit devoir beaucoup à son pays d'adoption, et pas seulement au plan sportif.
"J'ai construit ma petite famille là-bas (son fils est né il y a six mois à Beaumont, à côté de Clermont comme Aurélien Rougerie, NDLR). Ce pays m'a beaucoup donné sur le terrain et en dehors, j'y ai grandi en tant qu'homme" a-t-il ainsi expliqué.
"Donc revenir ici (en Afrique du Sud) presque dix ans après est un moment énorme de ma vie et de ma carrière" a poursuivi le solide arrière (1,86 m, 99 kg).
- 'Le temps de réfléchir' -
Il faudra pourtant qu'il "laisse (ses) émotions de côté pour faire un bon match" samedi, ce qui ne lui est pas arrivé depuis quelques temps.
Avec le XV de France, puisqu'il a manqué les trois derniers matches du Tournoi des six nations sur choix sportif, au profit de Brice Dulin, après une prestation manquée en Irlande (9-19).
"J'étais déçu de sortir de l'équipe, mais c'était mérité. Je suis passé à côté en Irlande. Et ça m'a donné le temps de réfléchir" a expliqué Spedding, qui profite cette fois de la contre-performance de Dulin samedi dernier face aux Boks (14-37) pour débuter.
Après s'être remis en question. "Sur ma façon de préparer les matches. J'ai bossé les ballons haut, mon jeu au pied, mon tir au but, mon physique" a-t-il développé.
Spedding a également connu une mauvaise passe avec Clermont ces dernières semaines, regardant la phase finale du Top 14, remporté par l'ASM, des tribunes après une terne copie en finale de la Coupe d'Europe face aux Saracens le 13 mai (17-28).
"Peut-être que de ne pas avoir joué m'a permis de me reposer, de bosser physiquement et tout ce que je pouvais pour la tournée, a-t-il souligné. J'ai une opportunité, je me sens bien préparé, on verra samedi." Où une poignée de personnes auront pour lui un regard particulier.