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Très en vue pour sa première sélection avec le XV de France dimanche contre l'Argentine, le jeune virevoltant demi de mêlée Baptiste Serin a confirmé à Tucuman ses qualités aperçues ces dernières saisons à Bordeaux-Bègles et dans les équipes de France de jeunes.
Les spectateurs présents à l'Estadio monumental José-Fierro se sont peut-être demandé qui était ce jeune blond à la fine moustache et au physique frêle (1,79 m pour 76 kg), collant au ballon et dynamisant le jeu français par ses passes rapides et justes derrière ses avants.
Ils connaissent désormais Serin et, vu la partition jouée par le Bordelais, ils ont des chances de le revoir d'entrée de match samedi pour le deuxième et dernier test de la tournée de juin entre les Bleus et les Pumas.
La veille de ses 22 ans, soufflés lundi, le demi de mêlée, flamboyant cette saison en Top 14, a saisi l'opportunité de démontrer qu'il avait les capacités pour évoluer au plus haut niveau, après avoir été appelé pendant le tournoi des Six Nations pour un stage préparatoire.
"Je ne suis pas surpris, car je savais qu'il était, comme Jefferson Poirot (pilier gauche appelé pour la première fois pendant le Tournoi, NDLR), très bon en moins de 20 ans, plus mûr que les autres et arriverait à passer le cap international", a déclaré à l'AFP Gérald Bastide, entraîneur de la défense des Bleus après avoir eu sous ses ordres Serin chez les moins de 20 ans français et au pôle France de Marcoussis (Essonne).
"C'est un meneur d'hommes, il a une vitesse de passe excellente, un très bon jeu des deux pieds et une importante capacité de déplacement qui lui permet de coller au ballon", a ajouté le technicien.
Soit toutes les qualités requises pour un demi de mêlée, poste qu'il souhaite définitivement occuper après avoir alterné avec l'ouverture depuis son éclosion lors de la saison 2014-2015 avec Bordeaux-Bègles, son club formateur.
- 'Une pile électrique' -
C'est là que le natif de La Teste-de-Buch (Gironde) a rencontré le Sud-Africain Heini Adams, demi de mêlée de l'UBB qui lui a fait changer sa passe.
"Obnubilé" par la technique, manipulant un ballon ovale depuis "(qu'il) a commencé le rugby, à 4 ans", Serin amplifie énormément son geste de passe, partant de très bas pour finir quasiment les bras derrière la tête.
"Ma vision de la passe, c'est que plus on finit le geste dans la cible, plus on a de la chance de la toucher", explique-t-il.
Un geste semblable à celui d'un golfeur, sport qui l'aide "à travailler mentalement", pour "rester cool".
Car Serin, qui a "toujours beaucoup braillé", tel un vrai numéro 9, peut avoir tendance à sortir de son match si le cours de la rencontre ou certains adversaires "(l') agacent".
"(Je dois progresser sur) la capacité à tenir mentalement sur tout un match. Mais j'y travaille avec un préparateur mental", reconnaît-il.
"C'est une vraie pile électrique, donc il peut avoir tendance à s'énerver, à perdre un peu de lucidité, même si c'est de moins en moins le cas", souligne Bastide.
"Mais au niveau international, la concentration doit être encore plus importante, ajoute l'entraîneur. On ne peut se permettre d'avoir la moindre faiblesse en cours de match. Il faut encore qu'il travaille là-dessus." Si c'est le cas, les Argentins pourraient revoir sa tignasse blonde et sa fine moustache ces prochaines années.