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© AFP/JUAN MABROMATA
Loann Goujon lors de la victoire du XV de France face à l'Argentine (27-0), le 25 juin 2016 à Tucuman
Les "fautes impardonnables" ont été pardonnées. Le sélectionneur du XV de France Guy Novès a reconduit vendredi, pour affronter l'Ecosse dimanche dans le Tournoi des six nations, la quasi-totalité de l'équipe battue en Angleterre, en y ajoutant simplement un zeste de puissance avec la présence de Loann Goujon.
"Tout changer aurait voulu dire qu'on n'était pas satisfait de ce qu'il s'était passé" à Twickenham samedi dernier (16-19), a justifié Novès.
Son discours, au moins en public, a sensiblement évolué par rapport à l'après-match, où, après la victoire échappée dans les dix dernières minutes sur le terrain du XV de la Rose, il avait pointé les "erreurs impardonnables" faites par "chaque joueur".
Mais "cela ne veut pas dire que je ne les aime pas". Simplement, "il faut leur dire la vérité pour qu'ils murissent vite" a ajouté le sélectionneur, après trois revers de rang concédés de peu face aux meilleures nations (Australie et Nouvelle-Zélande en novembre avant l'Angleterre).
Et pour cela, il leur a maintenu sa confiance. Notamment à Uini Atonio, pilier droit plusieurs fois sanctionné en mêlée fermée avant de céder sa place à Rabah Slimani, dont l'entrée, dans ce secteur et le jeu courant, a été convaincante.
- 'Densifier le pack' -
Mais le Parisien commencera de nouveau comme remplaçant, un choix à la fois sportif et psychologique. "On voulait voir un peu si Uini avait compris le discours et allait rendre une copie différente. On voulait un peu lui tendre la main", a ainsi expliqué Novès.
Avant de laisser entendre en creux, car il ne "veut pas rentrer dans les détails stratégiques", que la présence d'Atonio se justifiait également par son gabarit beaucoup plus imposant (1,96 m pour 140 kg). Susceptible de fixer au centre les Ecossais, plus mobiles que physiques, et d'entamer leurs ressources avant de faire entrer la cavalerie.
C'est également a priori cette primauté donnée à la puissance qui explique la présence sur le banc du talonneur Christopher Tolofua, dont la dernière sélection remonte à juin 2014 et préféré à Clément Maynadier.
Mais surtout la titularisation en troisième ligne de Goujon à la place de Damien Chouly . Titulaire en Angleterre pour y apporter sa science de la touche à défaut de puissance, le Clermontois retrouve le banc, et le Bordelais une place dans le XV de départ abandonnée face au Samoa, en ouverture des tests de novembre sur blessure.
"On a voulu densifier le pack un peu. Les deux joueurs sont très proches. On veut aussi faire vivre le groupe le plus possible et Loann méritait quand même de prendre part au Tournoi directement. On veut aussi voir un peu où il en était", a souligné le sélectionneur selon lequel Goujon "fait de très bons matches" en club, "c'est un autre individu aujourd'hui, il a transformé sa façon d'aborder l'entraînement, la compétition. Il est beaucoup plus concerné qu'il ne l'était la saison dernière" (...) Il progresse et mérite à mon sens de récolter les fruits de son travail."
- Bastareaud envisagé -
Même balance entre l'adaptation au profil de l'adversaire et la nécessité d'envoyer des signaux au groupe concernant la présence sur le banc de Julien Le Devedec aux dépens d'Arthur Iturria.
Le deuxième ligne de Brive, l'une des satisfactions de la tournée de juin en Argentine avant de progressivement glisser du banc aux tribunes, est relancé. Pour apporter, en cours de partie, ses qualités en touche face à l'alignement du XV du Chardon, "l'un des meilleurs du mondes", a reconnu Novès.
"On ne peut pas laisser Julien sans jouer autant de matches. On connait ses qualités, il amène sa maturité et on a besoin de quelqu'un capable de prendre la touche" au fil du match, a ainsi relevé le sélectionneur.
Faire entrer les quelque 125 kilos de Mathieu Bastareaud pour achever les Ecossais a été une option envisagée par l'encadrement.
Mais écartée, dixit le sélectionneur, après que le Toulonnais eut renoncé aux deux derniers entraînements en raison d'une petite blessure.
Bastareaud, comme à Twickenham, s'assiéra donc encore en tribunes, et le banc ne comptera de nouveau aucun centre de métier. Malgré sa bévue en Angleterre, Jean-Marc Doussain y figurera lui, comme l'a remarqué Novès pour souligner sa politique axée sur la continuité.