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Le sélectionneur du XV de France Guy Novès s'est voulu optimiste pour l'avenir, malgré la défaite 31-21 contre l'Angleterre samedi, assurant que "quelque chose" était "en train de prendre" au sein d'un groupe "en progrès".
Q: Que vous a-t-il manqué pour forcer le destin du XV de France?
R: "Je ne sais pas si on aurait pu forcer le destin. On voit une première mi-temps qui correspond à notre ambition de jeu, en imprimant beaucoup de mouvements. On a compté six franchissements, mais on perd six fois le ballon... On a montré un rugby tel qu'on le souhaite. Mais on a manqué de patience. Ces ballons perdus, certains auraient pu être conservés. Donc il a manqué de la lucidité. On n'a pas eu l'impression d'être dominé outrageusement par cette équipe anglaise. Mais force est de constater par exemple que le premier essai est une grosse faute d'inattention de notre part. Le demi de mêlée part seul à l'essai... En seconde période, tout d'un coup, bizarrement, alors qu'on a fait un Tournoi exemplaire en touche, on a été très faible sur ce secteur. On été extrêmement perturbé sur notre alignement. Les Anglais ont très bien su nous lire. Et on a été battu sur les zones de ruck. On a eu beaucoup de courage, ce qui est normal."
Q: Quel bilan dressez-vous de ce Tournoi?
R: "Chacun aura une explication. On a fait un match courageux contre l'Italie après un jour et demi d'entraînement. Et on a réussi à gagner mais on a vu aussi que l'Italie a complètement explosé dans d'autres matches. On a été persévérant contre l'Irlande, avec une mêlée qui nous a permis de vaincre à la fin. C'était encourageant et sympa. Au pays de Galles, on a été dominé en l'air, au pied. Mais je n'ai pas été impressionné par l'équipe de Galles sur son terrain. On n'a pas été du tout largué même si on perd. En Écosse, on a été très proche. Globalement, je pense que nous sommes proches de l'Italie, de l'Écosse, de l'Irlande, du pays de Galles. Mais il y avait un écart avec l'Angleterre car les joueurs sont très rigoureux, avec une formation différente. On l'a vu ce soir. On sent qu'il y a une marge de progression chez nous, on sent qu'il y a du potentiel, qu'on peut faire quelque chose. Mais un coup ce sont les rucks, un coup les mêlées, un coup les ballons en l'air, un coup la touche... Je suis déçu pour les joueurs car ils se sont investis énormément. Moi j'ai senti des progrès, on sent qu'il y a quelque chose qui est en train de prendre. Ça ne veut pas dire que l'on va gagner demain mais que l'on sera compétitif."
Q: Comment expliquez-vous les défaillances dans le secteur de la touche ?
R: "Je rappelle que l'équipe anglaise a joué un jour avant nous (samedi contre le pays de Galles, dimanche pour les Bleus en Écosse). Ça a limité les séances de travail dans ce secteur pour nous. Encore une fois il faut travailler le plan de jeu, la reconquête sur les coups de pied, la mêlée, la touche... Même si ce sont des joueurs professionnels et qu'ils ont des acquis, un jour fait la différence dans ce secteur."
Q: La France termine 5e de ce Tournoi, comment vivez-vous ce classement ?
R: "Je ne le vis pas bien, je ne vais pas dire que cela me fait plaisir. Mais en tant que nouvel entraîneur, j'essaye d'abord de regarder le contenu pour voir la réelle progression, comment produire des choses dans les prochaines années. Ce bilan ne me convient pas bien sûr. Je ne m'attendais pas à finir premier non plus. On va essayer de rester lucide sur ce qu'on a fait, sur ce qui n'a pas marché. Je ne peux pas m'endormir sur le bilan, je suis obligé de basculer sur l'avenir et partir de ce point de départ."
Propos recueillis en conférence de presse