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Rares sont ceux qui se peuvent se prévaloir d'un tel alliage d'expérience et de jeunesse: pourtant, ni Morgan Parra , ni François Trinh-Duc, opposés samedi en Top 14 (Montpellier-Clermont), n'ont réussi à s'imposer durablement à la charnière du XV de France ces quatre dernières années.
Difficile de dissiper l'impression que pour le Clermontois Parra (26 ans, 59 sél), comme pour le Montpelliérain Trinh-Duc (28 ans, 49 sél), le mandat de Philippe Saint-André n'aura été jusque-là qu'une succession de rendez-vous manqués et d'incompréhensions.
Depuis la prise de fonctions de PSA, au lendemain du Mondial-2011, le demi de mêlée et l'ouvreur ont régulièrement été doublés par leurs concurrents. Si Parra a été sélectionné 23 fois depuis le Tournoi-2012, il a débuté à 11 reprises depuis le banc.
Quant à Trinh-Duc, il n'a été titulaire que cinq matches et neuf fois remplaçant. Un maigre bilan sur les 37 rencontres de ces 40 derniers mois.
Pourtant, à l'arrivée de Saint-André, l'un comme l'autre avaient la force du vécu après un Mondial-2011 forcément enrichissant, même s'il fut largement plus réussi pour Parra que pour Trinh-Duc.
D'ailleurs, PSA ne s'y est pas trompé en appelant le duo pour le premier match de son bail, contre l'Italie le 4 février 2012, quasiment quatre ans jour pour jour après leur première sélection commune. Le Montpelliérain avait participé au coup d'envoi, rejoint par Parra à l'heure de jeu.
"Ils étaient là en 2012. Et puis il y a eu les aléas depuis trois ans... François et Morgan se sont énormément blessés... Et il y a eu des méformes", souffle Saint-André, interrogé mardi par l'AFP juste après avoir convoqué les deux joueurs à préparer le prochain Mondial.
Car si les deux ne se sont pas imposés en Bleu ces dernières années, leur ombre a toujours plané sur la sélection. En l'absence de Parra, on évoquait ses talents de buteur, d'aboyeur, sa force de caractère. De Trinh-Duc on regrettait sa lecture du jeu, ses fulgurances offensives, sa capacité d'attaquer la défense adverse, quand le jeu du XV de France sombrait dans l'ennui.
Il est vrai que les deux ont eu leur lot de problèmes physiques. Le Clermontois s'est blessé deux fois sévèrement à un genou (2013, 2015), à une épaule aussi (2014), sans compter une suspension (2014), quand le Montpelliérain se fracturait le tibia en octobre dernier.
- Pas d'assurances -
Mais en coulisses, l'encadrement des Bleus a aussi pu déplorer le manque d'investissement des deux, qu'il espérait probablement bien plus actifs en terme de leadership sur ce groupe jeune et inexpérimenté. Message reçu semble-t-il.
Trinh-Duc, par exemple, à qui l'on reprochait son indolence, a pris le capitanat et la responsabilité du but à Montpellier avant sa blessure. Sur le terrain, il a aussi redoublé d'efforts.
"Il a pas mal travaillé certains aspects de son jeu d'occupation", note l'entraîneur des arrières des Bleus Patrice Lagisquet . "On le voit tenter des choses qu'il ne faisait pas précédemment. On le voit aussi performant quand il tape des drops."
Parra, lui, n'est pas dans une passe très heureuse sur le plan des performances. Mais l'encadrement parie qu'il retrouvera son niveau durant la préparation du Mondial, notamment face aux poteaux, un secteur où il a entretenu plusieurs années de suite un taux d'efficacité supérieur à 80%.
"On veut que ça redevienne un vrai buteur car c'est un vrai buteur, il l'a démontré sur la dernière Coupe du Monde", relève Saint-André. "Et c'est quelqu'un d'important, qui a du charisme", loue-t-il.
Néanmoins, aucun des deux n'a l'assurance de participer au Mondial, comme le laisse entendre Patrice Lagisquet .
"Je ne suis pas sûr qu'on ait réglé toutes les questions sur la paire de demis aujourd'hui. On aura besoin de toute la préparation pour se forger une réelle conviction", glisse-t-il.
Trinh-Duc, qui n'a pas eu que des relations apaisées avec le technicien, semble le plus menacé. "On va voir s'il retrouve vraiment la plénitude de ses moyens physiques et s'il peut être à l'aise dans ce qu'on propose", tempère ainsi Lagisquet. Une façon de maintenir sous pression les sursitaires.