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Le nouveau sélectionneur du XV de France Guy Novès s'est bien gardé de promettre des résultats, indiquant simplement ne pas venir en sauveur et vouloir "donner du plaisir" aux supporters des Bleus, vendredi à Marcoussis (Essonne), pour sa première conférence de presse.
+ 'Pas de baguette magique'
Costume-cravate, se tenant debout et droit, l'entraîneur le plus titré du rugby français (quatre Coupes d'Europe et 10 titres de champion) a d'emblée annoncé la couleur: il ne vient pas comme "Zorro ou avec une baguette magique" pour régler tous les maux des Bleus, humiliés en quart de finale de la Coupe du Monde mi-octobre face aux All Blacks (13-62) sous Philippe Saint-André, au bilan famélique.
Et Novès de rappeler, pour appuyer son propos, qu'il est devenu champion de France en 1997 avec le Stade Toulousain, qu'il a entraîné pendant 25 ans, quelques mois après une déroute en Coupe d'Europe chez les Wasps (17-77). "Donc je sais que l'échec et la réussite font partie de notre métier", a souligné le technicien de 61 ans, qui aborde "avec humilité" sa nouvelle fonction.
+ 'Gagner quelques matches'
Dans la même veine, le nouveau sélectionneur s'est bien gardé de fixer un objectif de résultats, conscient des contraintes inhérentes au XV de France, lui qui a longtemps défendu son club contre les Bleus. "Nous essaierons d'avoir les meilleurs résultats possible, c'est-à-dire de gagner quelques matches", a-t-il même osé au cours d'un exercice de modestie souvent employé à Toulouse. "Si on en gagne un peu plus, ce sera très bien. Et si on se met en situation de conquérir quelque chose, ce sera fabuleux", a-t-il ajouté.
Il a donc dit vouloir travailler "match après match", arguant que "pour atteindre la cible le mieux possible, il ne faut pas regarder la cible mais où on met les pieds". Novès a surtout insisté sur sa volonté, à travers le XV de France, de "donner du plaisir" aux supporters des Bleus peu gâtés ces dernières années. "Je veux donner envie aux gosses de jouer, aux adultes de revenir voir des matches et aux gens qui nous soutiennent de prendre un certain plaisir."
+ Des joueurs 'en mission'
De la même manière qu'il a refusé de parler de résultats, Novès n'a pas précisé les contours du groupe qu'il comptait convoquer pour son premier match, le 6 février au Stade de France face à l'Italie dans le Tournoi des six nations. Un groupe resserré ? Rajeuni en vue de préparer la Coupe du Monde 2019 ? A cette question, il a botté en touche.
Il a ensuite simplement souligné qu'il essaierait, avec ses adjoints Yannick Bru (avants, déjà en poste sous PSA), Jean-Frédéric Dubois (arrières) et Gérald Bastide (défense), de "choisir des joueurs qui correspondent au style de jeu qu'ils espèrent mettre en place".
Un style de jeu où il faudra "être le plus intelligent possible sur le terrain", "gagner des ballons et souvent bien défendre" avant de jouer. Un style de jeu teinté aussi de l'école toulousaine, dont il est issu comme Dubois et Bru: "Un ballon gagné est très important, et avant de le rendre à l'adversaire il faut quand même essayer d'en faire le meilleur profit."
Novès s'est montré plus bavard sur ce qu'il attend hors du terrain à ces joueurs, des "élus" qui doivent "prendre conscience que lorsqu'ils mettent ce maillot, ils sont en mission." "Quand on représente une nation entière, on se doit d'avoir un comportement exemplaire", a-t-il répété à plusieurs reprises.
+ Pas de droit d'inventaire
Novès s'est également refusé à dresser un bilan de l'ère Saint-André, indiquant ne pas être "venu parler de ce qu'il s'est passé hier, mais éventuellement de demain." Il a même remercié PSA, qui lui "passe le témoin", "pour ce qu'il a fait". Et souligné avoir été "séduit" par la "conquête" du XV de France sous le précédent mandat (Bru était déjà l'entraîneur des avants), son "organisation défensive", mais moins par son organisation offensive.
Il a aussi indiqué qu'il allait rencontré Saint-André qui va "sûrement (lui) raconter les pièges qu'il a rencontrés. Je pense que son expérience va me faire gagner un peu de temps".