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Jour et nuit, ça l'obsède: Guy Novès, investi d'une "responsabilité immense", a tourné toute son énergie vers son premier match à la tête du XV de France samedi (15h25) face à l'Italie en ouverture du Tournoi.
Il n'est donc jamais trop tard pour découvrir de nouvelles sensations, que l'on s'apprête à souffler vendredi sa 62e bougie, comme Guy Novès, ou samedi sa 23e, comme le deuxième ligne débutant Paul Jedrasiak
"Il faut bien démarrer un jour, on a tous démarré un jour, quel que soit le métier", résume d'un truisme de circonstance le nouveau sélectionneur, assurant au passage ne nourrir "aucune crainte" concernant ses joueurs novices.
Et pour lui? Quelle seront ses sentiments à l'heure d'avaler les quelques marches séparant la pelouse du Stade de France de son poste d'observation?
"Je n'en sais rien, j'essaye de ne pas trop y penser même si j'y pense toutes les minutes", lance-t-il en souriant.
"J'ai un rôle simple à jouer car ce sont les joueurs qui sont les acteurs", poursuit-il. "Je suis concentré sur ma tâche, je ne pense pas au fait que je vais me retrouver samedi au Stade de France comme entraîneur-sélectionneur de l'équipe de France. Je n'ai pas impression de devoir penser à l'attitude que je vais avoir. Elle sera ce qu'elle sera. J'essayerai d'être le plus naturel possible."
- 'Il ne faut pas que je me trompe' -
En filigrane, on comprend que les moments de répit de l'ancien entraîneur du Stade Toulousain ont été brefs ces derniers jours. Et que même s'il se défend d'être un "jeune premier", cette plongée dans l'inconnue précédée d'un temps de préparation assez court est forcément un peu angoissante.
"Quand un des membres du staff intervient, que ce soit un préparateur physique, le technicien des avants, des arrières, de la défense, l'analyste vidéo ou moi, chacun a sa part de responsabilité", précise-t-il. "Et c'est à ça que je pense."
"Il ne faut pas que je me trompe de mots, d'expression. Il faut que je fasse passer un message important, qui doit donner un petit plus, même si c'est infime", explique encore le sélectionneur.
Son débit s'emballe en évoquant son quotidien. "Quand vous êtes là-dessus, vous vous oubliez complètement. Vous y pensez tout le temps, quand vous arrivez dans votre chambre et que vous avez quelques heures devant vous. On se dit: +Demain, à quoi je dois penser.+" Un petit rappel à faire devant une vidéo ? Un encouragement à glisser ? Une combinaison à préciser ?
"Dès fois, vous essayez de penser à autre chose", souffle encore Novès. "Disons qu'heureusement qu'il y a la famille et les amis qui font que parfois j'arrive à couper. Mais c'est très infime."
- Pas de cinéma -
Quoi qu'il arrive, il le promet, il restera fidèle à lui-même dans son propos, à savoir "franc", direct. "Je n'ai jamais pensé parler différemment. Quand on n'est pas naturel, quand on essaye d'être théâtral, on peut être mauvais."
Il gardera aussi une part de secret, car il ne conçoit pas son vestiaire autrement, à Toulouse comme à Marcoussis. Lui qui glorifie à l'envi le maillot bleu, il entourera d'un cérémonial particulier la remise des tuniques.
"Les joueurs vont le découvrir mais pas via la presse. La façon dont les choses vont se dérouler, ça demeure dans la préparation intime de l'équipe", évacue-t-il à l'adresse d'un imprudent.
Une chose changera au moins: on ne verra pas sa silhouette longiligne s'accroupir au bord du terrain et se redresser pour demander avec les doigts les trois points.
"Etre en tribunes, ça m'est arrivé à deux reprises quand j'étais suspendu avec le Stade Toulousain", remarque-t-il. "Ca n'a rien changé, les joueurs ont joué quand même, il n'y a pas eu de problème par rapport à ça. Ce n'est pas ma personne qui est importante, ce sont les joueurs maintenant." Qu'il le veuille ou non, il aura pourtant sa part de lumière samedi.