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Ambitieux dans le jeu mais limité par des carences structurelles, le XV de France de Guy Novès a terminé à une 5e place sans éclat pour son Tournoi initiatique, sans pour autant céder au pessimisme.
+ Si proche, si loin
En achevant le Tournoi-2016 à la 5e place avec deux victoires pour trois défaites, dans la lignée des éditions précédentes (4e en 2012, 14, 15; 6e en 2013), le XV de France n'a pas offert dans les résultats le redressement espéré après une Coupe du Monde ratée. Et l'encadrement dirigé Guy Novès ne peut guère se satisfaire de ce bilan.
Dans le contenu, le nouveau sélectionneur s'estime toutefois "très proche" de ses rivaux. "Je n'ai pas été admiratif des autres équipes", assure-t-il dimanche auprès de l'AFP. "Notre équipe de France est capable de rivaliser avec n'importe laquelle d'entre elles. Hormis peut-être l'Angleterre parce qu'il y a des éléments qui montrent qu'il y a de la rigueur, de la vitesse et donc un petit temps d'avance à l'heure actuelle."
L'entraîneur des arrières Jean-Frédéric Dubois a lui mis en exergue "le pragmatisme" des Anglais, capables de frapper trois fois sur ses temps forts samedi (31-21). "Ils ont fait des choses simples mais efficaces", résume-t-il. "Il faut bien avouer la supériorité de l'équipe anglaise. Je crois qu'on est encore un petit peu en retard", admet-il. "Mais même si on finit à la 5e place, je pense qu'il y a pas mal de points positifs. Il faut rester optimiste."
+ Ambitions intactes
La question se pose: pour obtenir de meilleurs résultats à court terme, le XV de France doit-il réduire la voilure dans ses intentions de jeu ? D'autant plus qu'elles n'ont guère porté leurs fruits, si l'on considère le goal average négatif (-27) et le nombre d'essais inscrits (7, pire attaque du Tournoi). Hors de question, selon l'encadrement.
"Ce serait à l'encontre de l'esprit de ce qu'on veut faire", balaye Dubois. "On fait quoi, que des chandelles ? Vu ce qu'il s'est passé à la dernière Coupe du Monde, je ne pense pas qu'il faille pratiquer un jeu restrictif. Malgré le peu de temps qu'on aura, on va y arriver. Parce qu'on a des bons joueurs, qui s'envoient, qui sont à l'écoute."
Dans l'immédiat, et conscients que leurs troupes auront probablement vite oublié les détails du plan de jeu des Bleus, les entraîneurs comptent renforcer leur coopération avec les clubs pour aider les individualités à progresser. "Il faut faire plus, travailler techniquement", plaide Dubois. "Ca ne demande pas grand-chose en plus dans un entraînement, juste 5-10 minutes. C'est de la répétition. Mon père me disait à l'école de rugby à Peyrehorade que l'on devait faire 3.500 passes. Et il avait raison. C'est ce que font toutes les autres nations."
+ Chantiers à ciel ouvert
Si Novès dit avoir trouvé la "matière humaine", à savoir un groupe de joueurs avec lequel bâtir, la route vers un retour au premier plan s'annonce tortueuse. Dans les prochains mois, il faudra se rendre en Argentine pour deux tests sans les demi-finalistes du Top 14. Puis recevoir en novembre Samoa, Australie et Nouvelle-Zélande, dans un temps de préparation raccourci.
Cette organisation toujours aussi branlante n'offre guère de marge de manoeuvre à un encadrement qui comme ses prédécesseurs tente tant bien que mal de colmater les brèches. "Je pense que le calendrier peut évoluer pour qu'un jour l'équipe de France soit dans les meilleures conditions", glisse Dubois. "Qu'on se rende compte qu'il faut changer cela. Parce que les joueurs ne sont pas des tricheurs, ils travaillent bien."
Car les constats restent les mêmes d'un mandat à l'autre, offrant aux débriefings d'après-matches des curieux airs de déjà-vu. Semaines de préparation tronquées, blessures dues aux doublons Top 14 - Tournoi, carences techniques structurelles sur les ballons aériens, incapacités à "finir les coups" après avoir franchi, défaillances en alternance d'un secteur puis de l'autre... C'est toujours la même complainte dans tous les domaines! Une cellule technique, censée réfléchir à l'avenir du rugby français après le désastre de la Coupe du Monde, doit rendre ses conclusions d'ici deux semaines. Les mesures qui seront prises en suivant seront forcément très attendues.