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Pur produit fédéral biberonné à toutes les équipes de France, Jean-Marc Doussain va retrouver l'environnement familier des Bleus pour préparer le prochain Tournoi des six nations avec l'ambition de montrer qu'il a mûri au poste d'ouvreur.
C'est en quelque sorte la chance du faux débutant. Si Jean-Marc Doussain n'a que 24 ans et fait encore figure de promesse, l'Ariégeois traîne derrière lui un drôle de passé en Bleu depuis sa première sélection dans les derniers feux de la finale de Coupe du Monde 2011 perdue contre la Nouvelle-Zélande (8-7).
Sous l'ère Saint-André (2012-2015), Doussain a glané 9 autres caps mais a laissé filer le wagon de la Coupe du Monde. En cause, un Tournoi 2014 qu'il avait débuté comme titulaire à la mêlée mais fini sur le banc, visiblement à bout de souffle et lesté d'une pénalité ratée en clôture face à l'Irlande (22-20) qui aurait pu faire gagner les Bleus.
Depuis cette rencontre, longtemps ressassée par l'encadrement, Doussain n'est pas réapparu au sein du XV de France et il a fallu la nomination d'un nouveau sélectionneur - Guy Novès, son mentor au Stade Toulousain - pour lui remettre le pied à l'étrier.
- "Quelqu'un de merveilleux" -
"Je ne m'attendais pas à être appelé aussi rapidement même si on espère toujours revenir en équipe de France", souligne ainsi Doussain. "Quand on a goûté aux belles choses ça manque et on a envie d'y revenir."
"Cela fait forcément très plaisir mais je sais que tout est remis en question à chaque match", poursuit-il, avide de montrer ses progrès. "Depuis deux ans j'ai pris de l'expérience, que se soit grâce aux échecs que j'ai connus ou grâce aux matchs plus aboutis. Tout cela a contribué à forger mon caractère."
Doussain ne débarquera donc pas en terre inconnue, sous la houlette de trois anciens Toulousains (Novès, Bru, Dubois), à Marcoussis, où il a été formé après avoir fréquenté le pôle espoirs fédéral de Jolimont. Titulaire chez les - 18 ans, - 19 ans, même capitaine chez les - 20 ans lors de la saison 2010-2011, Doussain est un habitué de la maison "Bleus".
Et pour Novès, c'est une véritable "assurance", même si Doussain est à l'heure actuelle dépassé dans la hiérarchie des N.10 par le Montpelliérain François Trinh-Duc, en phase de reprise après une blessure, et le Parisien Jules Plisson.
"C'est un garçon très respectueux, adorable, dans la vie de groupe c'est quelqu'un de merveilleux. Sur le terrain, il est irréprochable dans son investissement", vante ainsi le sélectionneur.
La convocation de Doussain est pourtant une forme de pari. D'abord parce qu'il est encore perfectible au poste d'ouvreur, lui qui a fait régulièrement la navette entre N.9 et N.10.
- La fin de la navette ? -
"Au début de saison Ugo (Mola, son entraîneur à Toulouse) me plaçait sur un des deux postes sans trop savoir lequel", développe Doussain. "Après il va falloir pour moi, si je veux franchir un palier, que se soit avec mon club ou ailleurs, que je puisse me fixer."
Associé au demi de mêlée Sébastien Bézy, qu'il connaît depuis les cadets et qui a lui aussi été appelé en vue du Tournoi, Doussain a rendu des copies très convaincantes ces dernières semaines. Et Novès a été clair mardi en assurant que l'Ariégeois était convoqué en qualité d'ouvreur, et rien d'autre.
Aussi, a priori, le profil de Doussain (1,74 m, 92 kg) ne colle pas vraiment aux nouvelles velléités offensives des Bleus.
"On sait que dans le secteur défensif c'est un roc, ceux qui viennent jouer sur lui s'y brisent. C'est l'opposé quelque part dans le style d'un François Trinh-Duc ou d'un Jules Plisson", reconnaît ainsi Novès.
A Doussain donc de prouver qu'il a grandi et est capable de s'imposer, en club comme en sélection, à un moment où "tous les compteurs sont remis à zéro".