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Comme le jury du festival de Cannes avant une Palme d'Or: au terme de six jours d'auditions pour dénicher le prochain sélectionneur du XV de France, le comité de nomination et le président de la Fédération Pierre Camou épluchent les huit dossiers dans l'attente d'un vote imminent.
Ce n'est donc plus qu'une question de jours avant d'apercevoir de la fumée blanche au-dessus du Centre national de rugby de Marcoussis (Essonne), signe que le successeur de Philippe Saint-André aura été désigné.
Huit candidats sont en piste et malgré quelques fuites peut-être orchestrées pour (des)servir les intérêts des uns et des autres, le secret est plutôt assez bien gardé sur les arcanes du choix.
On sait que le manager de Toulouse Guy Novès, celui de Bordeaux-Bègles Raphaël Ibanez, de Grenoble Fabrice Landreau (qui a démenti) ont présenté un dossier, tout comme l'ancien entraîneur de Montpellier Fabien Galthié et l'Anglais Clive Woodward , champion du monde 2003.
Chacun a pu défendre ses chances deux heures durant devant les sept "sages" de la Fédération française (FFR): le président, les vice-présidents Serge Blanco et Jean Dunyach, l'ancien Directeur technique national Jean-Claude Skrela et l'actuel Didier Retière, l'ancien président de l'organisateur de la Coupe d'Europe (ERC) Jean-Pierre Lux et l'ancien manager du XV de France Jo Maso .
Organisées à partir du 17 mai "un peu partout" sauf à Marcoussis, afin d'éviter les indiscrétions, ces auditions ont, selon plusieurs sources, dévoilé des dossiers "de grande qualité", "chiadés, bien étayés" et parfois "impressionnants".
"Les candidats ont reçu trois garanties: que l'on ne communiquerait pas leurs noms, que le processus serait absolument équitable et que la nomination serait soumise au préalable à un vote et ne serait donc pas le fait du prince", explique à l'AFP un dirigeant de la FFR.
Chacun a aussi proposé un attelage avec des entraîneurs adjoints, fruit d'alliances politiques finement et opportunément nouées. Ainsi, selon le journal Sud Ouest, Fabien Galthié est non seulement porteur d'un projet en son nom mais figure aussi dans l'encadrement de Raphaël Ibanez, Fabrice Landreau et Clive Woodward .
- Novès, vraiment favori ? -
Le comité a clos son tour de table mercredi et chacun dispose désormais des huit dossiers à relire chez soi, en attendant que Pierre Camou, plongé dans son habituel silence marmoréen, ne convoque une nouvelle réunion. Les six membres du comité seront alors invités à glisser un bulletin dans l'urne, sans en dévoiler le contenu, et le président tranchera en cas d'égalité.
L'échéance que s'est fixée la FFR, le 31 mai, approche donc à grands pas. Et si le nom de Guy Novès est placé en pole position depuis plusieurs semaines dans la presse, plusieurs sources interrogées par l'AFP ont assuré qu'il n'y avait "aucun favori" et que ces bruits étaient "complètement à côté de la plaque".
Car la virulence de certains propos de l'emblématique technicien toulousain envers la Fédération et le XV de France reste sans doute en mémoire des dirigeants, qui n'oublieront pas non plus que Novès a décliné l'offre en 2011.
Ibanez, 42 ans, représente de son côté davantage l'avenir que le Toulousain, âgé de 61 ans, et sait manoeuvrer tout aussi finement en coulisses.
Reste à savoir quelle place sera réservée à l'actuel entraîneur des avants du XV de France Yannick Bru , dont le travail est reconnu et apprécié. Quelques jours après avoir dévoilé la liste des 36 joueurs qui prépareront la Coupe du Monde, l'ancien talonneur dispose d'une petite fenêtre pour se préoccuper davantage de son avenir.