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© AFP/MIGUEL MEDINA
Brice Dulin lors du match Racing 92 - Grenoble, le 19 novembre 2016 au stade Yves-du-Manoir de Colombes
La porte n'était pas fermée, elle s'entrouvre désormais: plus d'un an après sa dernière sélection, l'arrière Brice Dulin revêtira de nouveau le maillot du XV de France, samedi contre les All Blacks, la conséquence d'une conjonction de blessures de ses concurrents et de performances remarquées depuis le début de saison.
La Nouvelle-Zélande pour boucler la boucle. Dulin (26 ans, 24 sél.) avait en effet connu sa dernière sélection en bleu un funeste 17 octobre 2015, lors du quart de finale de la Coupe du Monde largement remporté par les hommes à la Fougère argentée (62-13), qu'il retrouvera donc au Stade de France.
Aligné sur une aile à contrec?ur, le Racingman avait sombré à Cardiff comme tous ses coéquipiers. Le point d'orgue d'une saison 2014-2015 noire en bleu, où il avait perdu sa place de titulaire à l'arrière, blessé puis dépassé par Scott Spedding après avoir été un cadre de Philippe Saint-André.
Triste clin d??il du destin pour Spedding, c'est justement la blessure de ce dernier, non rétabli d'un coup au pied reçu samedi dernier face à l'Australie (23-25), qui offre à Dulin une nouvelle chance avec le XV de France.
Sa première convocation par le sélectionneur Guy Novès, début novembre, était elle due à la blessure de Maxime Médard, mais Dulin a aussi forcé son propre destin en alignant depuis le début de saison avec le Racing 92 des prestations de haute volée.
Pour au final retrouver les Bleus, ce qui est cependant tout sauf une récompense de son retour au premier plan, insiste Novès: "L'équipe de France, ce n'est pas un bonbon qu'on t'offre pour te féliciter. Brice travaille avec nous depuis deux semaines, il a un comportement parfait, fait de très bons entraînements. (...) Il rentre sans pression."
- Ne pas 'jouer contre nature' -
D'après le centre Rémi Lamerat, son ancien coéquipier à Castres, Dulin ne risque pas d'être écrasé samedi par le poids de l'enjeu: "C'est le mec le moins sous pression de l'équipe. Ce n'est pas qu'il prend (les matches) à la légère, mais il est assez imperméable à cette pression."
A vérifier au Stade de France, où Novès, "convaincu" que Dulin "peut s'inscrire dans le projet dans les prochaines années", attend qu'il "s'éclate sur le terrain et montre tout ce qu'il sait faire".
© AFP/LOIC VENANCE
Brice Dulin plaque le centre néo-zélandais Ma'a Nonu
, le 17 octobre 2015 lors du quart de finale du Mondial à Cardiff
Arrière au gabarit léger (1,76 m, 83 kg) à l'opposé de celui de Spedding (1,86 m, 99 kg), il sait relancer, casser les lignes et capter la plupart des chandelles lui tombant dessus grâce à son parfait sens du timing, qui compense sa taille relativement modeste.
"On espère qu'il va nous apporter beaucoup, notamment sur ballons hauts et ballons de relance qui sont sa spécialité", se projette ainsi Lamerat.
Lui ont en revanche souvent été reprochées la faiblesse de son jeu au pied courant et sa tendance à relancer tête baissée sans assurer la continuité du jeu par des passes.
Dans un entretien à l'AFP début septembre, il en était conscient, indiquant travailler son jeu au pied au Racing 92 à la fin des entraînements avec Dan Carter , qui l'aide "beaucoup vu qu'on est gaucher tous les deux".
Autre appui précieux, son frère Renaud, responsable du centre de formation de l'US Dax (Pro D2), avec qui il débriefe chaque match: "Il est assez dur avec moi, mais ce regard extérieur me fait progresser."
Son frère lui a sans doute conseillé "par moments de plus faire jouer" derrière lui, même s'il ne veut pas "jouer contre nature". C'est justement ce qu'attend de lui Novès samedi.