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Le N.8 Louis Picamoles
inscrit le seul essai du XV de France contre les All Blacks en Coupe du Monde à Cardiff, le 17 octobre 2015
Trois pas en arrière, un pas en avant: la débâcle du XV de France en quarts de finale de la Coupe du Monde 2015 face aux All Blacks a accouché neuf mois plus tard d'une nouvelle convention, qui offre aux Bleus quelques armes supplémentaires pour rivaliser avec les meilleures nations.
De ce sombre 17 octobre 2015 a filtré un peu de lumière. Celle-ci n'aurait sans doute pas point si les instances dirigeantes du rugby français, Fédération (FFR) d'un côté et Ligue (LNR) de l'autre, n'avaient pas fait cause commune, après des années de tiraillements, pour tenter d'enrayer à terme la déliquescence des Bleus.
Dans les travées du Millennium Stadium, les questions posées aux Français sonnés tournent moins autour de leur performance que des raisons qui expliquent cette déroute face aux Néo-Zélandais qu'ils retrouvent samedi.
Et les plus anciens montent au créneau, comme Pascal Papé, tout juste retraité international: "Si on a envie que les jeunes aient des résultats plus tard, il faut qu'on prenne en compte leur parole. Si on continue toutes ces +guéguerres+, je crois qu'il n'y aura jamais un magicien en équipe de France."
Celui-ci n'est pas encore arrivé. Mais au moins Guy Novès, arrivé aux commandes du XV de France sur les cendres du désastre gallois, bénéficie-t-il depuis cette saison d'un confort de travail longtemps réclamé par son prédécesseur, Philippe Saint-André. Avec pour résultat jusqu'ici un large succès contre les Samoa (52-8) suivi d'une défaite samedi face à l'Australie (23-25).
Huit semaines sans match à l'intersaison pour trente joueurs d'une "Liste Elite", réunis pour deux stages annuels hors fenêtre internationale, deux semaines de préparation complètes avant les tests de novembre, fin des aller-retours en clubs entre deux rencontres ds Bleus... La convention FFR/LNR signée en juillet dernier, et qui enterre la précédente, mal ficelée, datant de 2013, comporte des avancées majeures pour à terme remplumer le Coq.
- La guerre n'aura pas lieu -
Celles-ci ont été obtenues aux dépens des clubs professionnels et de la Ligue, qui ont depuis plusieurs saisons pris l'ascendant sur la Fédération, adossés à la manne des droits télévisuels.
Mais ils ont été forcés de lâcher du lest (mise à disposition accrue de leurs internationaux d'un côté, pour qui l'indemnisation versée aux clubs sera désormais prise en charge par la LNR et non plus la FFR, de l'autre) face à l'urgence de la situation et surtout la menace des contrats fédéraux, brandie par le président de la FFR Pierre Camou.
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Les joueurs du XV de France engagés dans une mêlée avec les Wallabies australiens au Stade de France, le 19 novembre 2016
Un "Casus belli", répond à l'époque le président de la Ligue Paul Goze. La guerre n'aura pas lieu: est actée cinq jours après la déroute de Cardiff la création d'une cellule technique de douze membres, choisis par moitié par la Ligue et par moitié par la Fédération.
Elle se réunira une demi-douzaine de fois et auditionnera une cinquantaine de personnes pour finalement faire, en avril, quinze propositions à Paul Goze et Pierre Camou, dont sept concernant la gestion des joueurs internationaux. Lesquelles seront le terreau de la nouvelle convention, signée donc en juillet par la FFR et la LNR mais au final née un certain 17 octobre 2015.