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Les joueurs du XV de France à l'entraînement au centre du rugby de Marcoussis, le 24 janvier 2017
"Il faut aller sans complexes" en Angleterre en ouverture du Tournoi samedi, clame le deuxième ligne du XV de France Sébastien Vahaamahina. Mais aussi combler l'absence de Wesley Fofana et se montrer plus réaliste qu'en novembre afin d'espérer rééquilibrer le bilan, pour l'instant négatif, de l'ère Guy Novès.
+ Des victoires à engranger
Passer à la vitesse supérieure. Après des tests de novembre séduisants en terme de jeu mais déficitaires au plan des résultats (deux défaites contre l'Australie et la Nouvelle-Zélande pour un succès face aux Samoa), les Bleus doivent engranger lors du Tournoi des victoires, seul socle sur lequel se bâtit la confiance. Elles sont réclamées par le nouveau patron de la Fédération, Bernard Laporte , d'autant que se profile le 10 mai le tirage au sort de la Coupe du Monde 2019. Où les Bleus auront intérêt à ne pas descendre au-delà de leur huitième rang actuel, au risque d'être versés dans un "groupe de la mort".
Les joueurs sont conscients de cet impératif de résultats. "On a fait beaucoup de progrès en un an. Dans le jeu, dans l'état d'esprit. Mais, maintenant, il faut gagner les matches", souligne ainsi Scott Spedding. "Ça fait un moment que l'équipe de France n'a pas réussi un bon Tournoi (aucun podium depuis 2011, ndlr). Donc celui-là est très important. On ne doit pas seulement faire de bons matches. Il faut aussi les gagner", ajoute l'arrière.
Il y a cependant stade plus accueillant que Twickenham samedi, dans l'antre d'une Angleterre deuxième nation mondiale et qui reste sur 13 victoires de rang depuis l'arrivée d' Eddie Jones , pour commencer cette mission.
+ L'absence de Fofana à pallier
Et ce sans Fofana, victime d'une rupture du tendon d'Achille gauche il y a 10 jours et forfait pour l'ensemble de la compétition. Un gros coup dur pour les Bleus, tant l'encadrement avait fait du Clermontois, le plus expérimenté des trois-quarts, "un leader derrière", souligne l'entraîneur des arrières Jean-Frédéric Dubois.
"Il commençait à prendre beaucoup de place", ajoute le technicien. Surtout, la paire qu'il formait avec son coéquipier en club Rémi Lamerat commençait à être rodée. Des automatismes favorisés par les similitudes entre le jeu de l'ASM et celui du XV de France.
Mais Dubois ne veut pas "s'apitoyer" sur le sort des Français. "D'autres binômes peuvent fonctionner aussi", insiste-t-il.
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Le sélectionneur du XV de France Guy Novès face aux reporters, le 24 janvier 2017 à Marcoussis
La paire la plus évidente est celle composée de Lamerat et Gaël Fickou. Le Toulousain était troisième dans la hiérarchie des centres en novembre et fait partie du groupe depuis les débuts de Guy Novès, alors que Yann David et Mathieu Bastareaud viennent d'être rappelés. Il possède aussi un profil qui colle davantage au style prôné, basé sur le mouvement, que ces deux revenants, des perforateurs.
+ Une finition à soigner
Novès veut "des tueurs" près de la ligne adverse. Car si son bilan est négatif depuis sa prise de fonctions en décembre 2015 (quatre victoires pour six défaites), c'est en partie en raison d'un manque de réalisme, criant en novembre face aux All Blacks et aux Wallabies. "On se crée des occasions donc il y a eu pas mal de frustrations des joueurs quand on a débriefé le match contre la Nouvelle-Zélande", acquiesce Dubois, qui évoque "un manque de concentration, de patience". "Il manque toujours quelque chose dans la dernière passe", ajoute-t-il.
Les Bleus pèchent dans la conservation à l'approche de l'en-but adverse et n'ont pas encore "les bons réflexes dans les moments de stress" et lorsqu'ils sont dans la "zone rouge" physiquement, abonde l'entraîneur des avants Yannick Bru . "C'est ce qui sépare les équipe moyennes des très bonnes équipes, et c'est le problème de toutes les équipes en croissance dans leur projet", ajoute-t-il. Et Bru de conclure que celui des Bleus a "besoin de victoires sur les nations majeures".