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Tel l'ancien professeur qu'il fut et fidèle à une image cultivée aux commandes du Stade Toulousain, le nouveau sélectionneur du XV de France Guy Novès inspire un mélange de respect et de crainte aux internationaux qui le découvrent, surtout les plus jeunes.
A l'image d'un lycéen entrant en sixième, Jonathan Danty se fait tout petit. Facétieux bout-en-train au Stade Français, il se tient à carreau à Marcoussis (Essonne), où les Bleus préparent le premier match du Tournoi des six nations, samedi contre l'Italie.
Parce qu'il découvre à 23 ans la "grande" équipe de France, mais aussi car il fait la connaissance de son patron, Guy Novès, 61 ans, 10 titres de champion de France et quatre Coupes d'Europe conquis avec Toulouse.
"Je suis impressionné par tout ce qu'il a pu faire et la personne qu'il est, comme tout le monde. Autant que vous (les journalistes, NDLR) quand il vient en conférence de presse", explique Danty.
"Il y a du respect. S'il est intimidant ? Exactement. Moi qui suis de nature à beaucoup rire, sourire, je dois faire en sorte de me contenir pour ne pas qu'il m'ait à l'oeil. Pour instant je ne me permets pas de blagues", ajoute-t-il.
Ces propos ne surprennent pas Yoann Maestri (28 ans, 42 sél.), dirigé par Novès ces six dernières saisons à Toulouse: "Je me rappelle quand je suis arrivé à Toulouse, c'était particulier... (sourire)."
- 'Dans le but de gagner' -
Mais le deuxième ligne a appris à connaître le mode de management, qui aime souffler le chaud et le froid: "Guy a cette facilité d'approche, puis de recul, puis d'approche...(rires) Comme tous les chefs."
Tantôt strict, tantôt proche, tel le professeur d'éducation physique qu'il fut pendant près de 20 ans, à Pibrac (Haute-Garonne). "Il a un côté humain très fort, comme notre manager en club ( Gonzalo Quesada , NDLR), qui échange beaucoup avec les joueurs, n'intervient pas énormément sur le terrain mais est derrière les poteaux à regarder, et fait des retours après les entraînements", raconte Danty.
"Il est dans son rôle. Si ça a marché comme ça avec Toulouse, ça peut peut-être marcher avec nous", poursuit le centre.
Compétiteur acharné et entraîneur multititré, Novès, n'a effectivement qu'un objectif: la gagne.
"Guy, comme tous les managers, recherche avant tout le résultat et relever les défis devant lui", convient Maestri.
"On sait qu'il est strict, mais tout ce qu'il fait c'est dans le but de gagner. Son comportement, les mesures qu'il prend, nous obligent à être sérieux et assidu", embraye le troisième ligne Wenceslas Lauret (26 ans, 7 sél.).
Cela ne peut pas faire de mal à un XV de France qui a besoin d'un regain "d'autorité", comme l'affirmait fin novembre Yannick Bru , actuel entraîneur des avants déjà présent dans le précédent encadrement, lors du fiasco de la Coupe du Monde.
- 'Secret défense' -
Et Novès lui-même ne doit pas être surpris de cette image un peu autoritaire qu'il a en partie cultivée pendant toute sa carrière et qu'il continue de faire.
A travers les mots choisis lors de ses conférences de presse, où l'exemplarité est mise en exergue, ou en interdisant aux Bleus retenus de parler en détail du nouveau projet de jeu ou du discours qu'il leur tient.
"Vous connaissez Monsieur Novès, je suis obligé de respecter à la lettre tout ce qui a été dit avant. Mieux vaut vraiment regarder le match ce week-end et vous ferez une idée de tout ce qu'il a pu dire. C'est secret défense, il y a un cadenas dessus", déclare Danty.
L'ancien entraîneur emblématique du Stade Toulousain avait regretté sans le nier, le 19 janvier lors de l'annonce du groupe retenu pour le premier stage préparatoire, que certains joueurs craignent son autorité naturelle, car "on ne peut pas exprimer un potentiel si on craint".
"Quand on me connaît un petit peu mieux, il y a une vraie complicité avec le staff et les joueurs", assurait-il, "et s'il reste le respect, la crainte disparaît".