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L'aillier du XV de France, d'origine fidjienne, Virimi Vakatawa face aux Samoa, le 12 novembre 2016 à Toulouse
C'est une première dans l'histoire du XV de France: les ailes seront occupées samedi contre l'Australie par deux joueurs nés à l'étranger, les Fidjiens d'origine Noa Nakaitaci et Virimi Vakatawa, des choix qui illustrent les faiblesses de la formation française à ces postes.
Les questions sur ce thème ont le don d'agacer le sélectionneur Guy Novès, qui a par ailleurs titularisé à l'ouverture Jean-Marc Doussain , Sébastien Vahaamahina en deuxième ligne, Charles Ollivon un cran plus bas et Cyril Baille au poste de pilier gauche.
"En ce qui me concerne, à partir d'un moment où un joueur est sélectionnable, je le sélectionne s'il le mérite", a d'abord répondu Novès.
Relancé sur le fait de savoir si la présence de Vakatawa (24 ans, 6 sél.) et Nakaitaci (26 ans, 8 sél.) symbolisait le manque de réservoir actuel aux ailes du rugby français, il s'est étonné "qu'on revienne régulièrement sur ce genre de questions".
- 'Pas aller chercher plus loin' -
"Il faudrait deux heures pour parler de l'avenir du rugby français, je peux mais je ne sais pas si avez assez de bobine. Ce n'est pas une affaire de réservoir. Ils sont français pour moi", a-t-il poursuivi, précisant travailler avec la Fédération sur ce sujet.
"Qu'ils soient blancs, gris ou noirs, ce sont des hommes qui mettent un maillot et défendent une nation, car ils ont été accueillis (en France) comme certains Espagnols, Roumains ou ce que vous voulez. Il ne faut pas aller chercher plus loin", a développé le sélectionneur.
En l'occurrence, Nakaitaci (1,90 m, 98 kg), préféré à Yoann Huget, titulaire samedi contre les Samoa (52-8), est arrivé en 2010 à Clermont en provenance de l'académie fidjienne de Nadroga.
Appelé pour la première fois en bleu lors du Tournoi-2015 par Philippe Saint-André, il a connu un gros passage à vide après la Coupe du Monde 2015, où il a été fortement critiqué, avant de renaître cette saison à l'ASM, inscrivant neuf essais en dix titularisations.
© AFP/LOIC VENANCE
L'ailier du XV de France d'origine fidjienne Noa Nakaitaci, face à la Nouvelle-Zélande, le 17 octobre 2015 à Cardiff lors de la Coupe du Monde
"Noa, j'attends de lui qu'il démontre toutes les qualités qu'il montre avec Clermont depuis le début de saison, dans un contexte différent" a commenté Novès.
"Il a eu un passage à vide et il revient en forme, donc il serait stupide de le laisser sur le bord trop longtemps", a-t-il ajouté.
- Qualités physiques -
Novès connaît en revanche déjà la valeur de Vakatawa (1,86 m, 92 kg) qui, comme Nakaitaci, possède un passeport français. Il a inscrit samedi à Toulouse un triplé contre les Samoa pour son premier match depuis fin août et les jeux Olympiques de Rio avec l'équipe de France à 7!
Il a ainsi affermi son statut d'incontournable sur l'aile gauche du XV de France, découvert lors du Tournoi des six nations 2016 après avoir brillé avec les Bleus du 7.
Une voie qu'il a empruntée à l'été 2014 en signant un contrat avec la Fédération, après avoir débuté à XV avec le Racing, où il est arrivé en 2009 des Fidji sur les conseils de Sireli Bobo, alors au club sorte de "papa" des ailiers fidjiens en France.
Les deux, qui seraient cousins éloignés selon Nakaitaci, "ont des qualités exceptionnelles aussi bien physiques que mentales", selon le centre Gaël Fickou.
Vrai, surtout pour les qualités physiques, comme tous les Fidjiens. Mais leur titularisation illustre aussi les manques actuels du rugby français, par le passé beaucoup plus fourni aux ailes.
Saint-André, après la blessure d'Huget en ouverture de la Coupe du Monde 2015, avait ainsi confié une aile à l'arrière de formation Brice Dulin, et Novès a ensuite aligné (outre Huget et samedi Nakaitaci) un non spécialiste (le centre Fofana), deux bizuths (Mignot et Camara) et deux revenants (Thomas et Bonneval).
Soit à peu près l'ensemble des joueurs disponibles en Top 14 où, lors de la 9e journée (la dernière où les internationaux de la "Liste Elite" étaient présents), seuls huit des 28 ailiers alignés au coup d'envoi étaient ainsi éligibles en Bleu. Et la moitié des clubs (7 sur 14) n'en avaient aucun sur le terrain au coup d'envoi.