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Le XV de France devra impérativement monter en gamme dans tous les secteurs pour espérer battre l'Irlande samedi au Stade de France, une semaine après une première encourageante mais logiquement approximative face à l'Italie dans le Tournoi (23-21).
+ UNE PREMIÈRE PIERRE
"Loin d'être ravi de la performance mais ravi du résultat" face à l'Italie, dixit le vice-capitaine Yoann Maestri, le XV de France a désormais de la matière à exploiter pour préparer la réception de l'Irlande (15H25). Les Bleus, balayés (24-9) en octobre à la Coupe du Monde, n'ont plus gagné depuis août 2011 face au XV du Trèfle et la copie rendue face aux Azzurri sera sans doute insuffisante pour interrompre cette série.
"Un jeu ambitieux demande beaucoup de réglages", répond le 3e ligne Damien Chouly . "On a des choses sur lesquelles construire. Bien sûr, on va régler les détails car l'Irlande va s'avancer et ce sera un cran au-dessus. Il va falloir que l'on augmente notre niveau."
Côté pile, les Bleus garderont les intentions de jeu, la volonté de donner de l'air au ballon. "On a réussi à marquer des essais sur le travail fait cette semaine. Après, on est encore sur courant alternatif", relève ainsi l'arrière Maxime Médard. Sans doute le manager Guy Novès voudra suivre ce fil conducteur, rasséréné par les premiers pas encourageants de ses bizuths et l'état d'esprit général, appliqué et concentré.
+ LE CASSE-TÊTE DE LA PUISSANCE
La première préoccupation sera de trouver un remplaçant viable au centre de la troisième ligne à Louis Picamoles , "l'atout puissance" selon l'entraîneur des avants Yannick Bru , sorti sur blessure dès la 16e minute. Sans lui, les Bleus peinent à s'inscrire dans l'avancée. Or, contre les Irlandais, le perforant N.8 (30 ans, 51 sél) a souvent été précieux, voire déterminant à l'image de son essai en force à Dublin en fin de match lors du Tournoi 2013 (13-13). Son profil est rare en France. Mais le Rochelais Kevin Gourdon (26 ans, 0 sél), non retenu dans les 23 samedi, et le Bordelais Loann Goujon (26 ans, 6 sél), convoqué dimanche soir dans le groupe, postuleront pour essayer combler le vide laissé par le Toulousain.
Du fait de sa première réussie samedi et du forfait de Louis Picamoles , Paul Jedrasiak (23 ans), à la fois dense et mobile, devrait donc poursuivre son bail en deuxième ligne. Pas de raison non plus, et au contraire, de ne pas reconduire l'explosif ailier Virimi Vakatawa (24 ans) ! Plus généralement, Guy Novès devrait travailler dans la continuité à toutes les lignes afin d'entretenir les maigres automatismes naissants, à commencer par la charnière Sébastien Bézy - Jules Plisson.
+ UN TOUR DE VIS SUR LES BASES
Contre des Irlandais âpres sur les fondamentaux, à commencer par la conquête, le XV de France devra obligatoirement revenir à davantage d'efficacité sur le triptyque conquête-défense-occupation. Tout en entretenant sa flamme offensive. Une affaire de dosage subtil.
"On va essayer de faire un match avec les mêmes intentions", abonde Plisson. "En essayant de garder un peu plus le ballon. On pense toujours à la passe supplémentaire mais parfois il va peut être falloir conserver davantage."
"On est tombé dans certains excès par moments et c'est à nous, au staff, de rééquilibrer les choses", poursuit Bru, qui a vu sa mêlée un peu chahutée contre l'Italie. "La mêlée reste un secteur fondamental", rétorque le technicien. "On sait aussi qu'il faut savoir utiliser la mêlée un peu différemment et on a pris un profil de joueurs en tenant compte de cela."
Après n'avoir "eu que 45 minutes d'entraînement collectif sur la défense", selon Plisson, les Bleus mettront sans doute davantage le nez dans ce secteur.
Logiquement, après une préparation raccourcie, les Français ont paru parfois désorganisés dans la circulation en attaque comme en défense, se cherchant et s'appelant. On a vu aussi des courses en leurre peu tranchantes, des replacements hasardeux qui ont créé des brèches dans le rideau bleu... Tout cela devrait se mettre en place progressivement durant la compétition.
En attendant, les Irlandais, toujours adeptes du jeu à une passe et du combat au près, se feront un plaisir d'exploiter plus efficacement que les Italiens les erreurs des Bleus. Qui, sans davantage d'agressivité et moins de fébrilité, les payeront comptant.