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Le XV de France a rejoint mercredi Tignes (Savoie) pour donner une nouvelle impulsion à sa préparation à la Coupe du Monde, toujours axée sur un éprouvant travail physique mais cette fois en altitude, dix jours durant.
S'ils n'en avaient pas déjà assez, cela risque d'arriver rapidement. "A Tignes, on va encore franchir un cran dans l'intensité physique", prévient ainsi l'entraîneur des avants Yannick Bru .
"S'il y a une chose que l'on ne voudra pas brader à Tignes, c'est bien l'intensité. Ce sera notre fil directeur", abonde de son côté le préparateur physique Julien Deloire, à l'heure d'amener les 36 Bleus dans la station alpine, perchée à 2100 m au-dessus du niveau de la mer.
Réuni depuis le 6 juillet au Centre nationale du rugby de Marcoussis (Essonne), le groupe France a déjà encaissé un lourd volume de travail, entre tests et séances de vélo d'entraînement ou "crossfit".
"Il y a un état de fatigue générale qui commence à s'installer", détaille ainsi Julien Deloire. "La fraîcheur est entamée. Et puis au 9e jour du stage, passée l'euphorie de la rentrée des classes et de retrouver les petits copains, la fraîcheur mentale commence aussi à être un peu touchée."
En changeant d'air, les Bleus vont encore plus rentrer dans le dur, avec l'objectif final "d'accroître la capacité des joueurs à reproduire des efforts violents dans un endroit où l'oxygène est raréfié", selon Deloire.
"Souvent le travail en altitude est associé à du travail d'endurance", précise Bruno Dalla Riva, un autre préparateur physique des Bleus. "Nous, on va faire plutôt du travail très court à très haute intensité. On va plus éprouver la capacité du muscle à repousser le seuil lactique."
Evidemment, l'idée est donner de la "caisse" aux joueurs pour assouvir, à terme, les ambitions de jeu lors de la Coupe du Monde, qui débute le 18 septembre, dans deux mois.
"On a demandé à notre cellule de préparation physique d'accroître les capacités de déplacement de nos joueurs, de travailler sur leurs capacités à enchaîner les tâches", explique Yannick Bru . "A certains moments de notre mandat, on a été réducteurs sur nos intentions de jeu car on pensait que tous les joueurs n'avaient pas le moteur pour supporter ces séquences. La préparation doit nous donner le carburant nécessaire."
Si le but est clair, le programme précis des activités en Savoie reste volontairement flou, avec un mot d'ordre résumé par Deloire, "ne rien s'interdire".
- La crainte des blessures -
"Il y a des choses qu'on ne dit pas aux joueurs, il y a des choses aussi que l'on ne se dit pas au sein du staff pour se surprendre un peu", ajoute-t-il. "Mais c'est sûr que si les conditions météo le permettent, il serait de bon ton de profiter du terrain de jeu qui nous est offert..."
Il est déjà acquis que les Bleus vont grimper dans les jours à venir, probablement au glacier qui domine Tignes, pour passer, qui sait, une nuit dans un refuge par exemple.
"On veut bosser à 3200 m si les conditions climatiques le permettent", prévient ainsi le manager Philippe Saint-André.
"Du coup, je pense qu'à la fin de Tignes, on aura un groupe homogène au niveau des états de forme, sauf si on de graves blessures et que deux ou trois joueurs bloquent complètement", poursuit PSA.
Au-delà des bénéfices physiques, l'encadrement entend aussi profiter de ces dix jours de stage pour renforcer encore la bonne entente dans le groupe qui devrait être réduit de 36 à 31 éléments dans quatre ou cinq semaines.
"J'attends que ça nous permette de continuer à renforcer les liens. Je trouve que l'implication, la manière de vivre de ces mecs est très positive", vante ainsi l'entraîneur des arrières Patrice Lagisquet . "On voit leur manière d'être solidaires, de s'encourager alors que la charge de travail est vraiment dure", s'enthousiasme-t-il encore. "Tous ont l'air de bien mordre dans l'aventure, sans arrière-pensée."