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Le XV de France doit "s'accrocher", "croire" en son nouveau jeu porté sur le déplacement, malgré un Tournoi des six nations mitigé, a estimé mercredi son deuxième ligne Yoann Maestri, "revanchard" avant de retrouver l'Angleterre samedi.
QUESTION: Sur quelles certitudes pouvez-vous vous appuyer pour espérer gagner ?
REPONSE: "Honnêtement, on ne peut pas avoir de certitudes inébranlables en ce moment. On revient de trop loin: avant le Tournoi il y a eu la Coupe du Monde qui a fait couler tellement d'encre et se poser beaucoup de questions. Par contre on a montré des choses positives (...) Donc il faudrait qu'on arrive à regrouper tout ça et être beaucoup plus régulier. Mais il faut croire en notre jeu et notre système: ça mettra du temps, mais il faut s'accrocher."
Q: Votre confiance en a-t-elle pris un coup après la défaite en Ecosse dimanche (29-18) ?
R: "Non il ne faut pas. C'est un long chemin mais il faut y croire. En novembre 2012 on met quarante points à l'Argentine à Lille (39-22) qui tentait de jouer de partout, commençait un peu à changer son identité. Ils y ont cru et trois ans après ils sont en demi-finale de Coupe du Monde. On nous a trop reproché après la Coupe du Monde notre incapacité à faire certaines choses... Là on se donne les moyens de développer des trucs. Mais on sait très bien que ça ne naîtra pas comme ça, ce serait trop facile."
Q: Etes-vous frustrés, déçus ?
R: "Il y a beaucoup de frustration. Il y a eu des erreurs contre l'Ecosse, mais notre meilleure façon de montrer qu'on a retenu les erreurs c'est de ne pas les reproduire. Contre l'Ecosse, on a montré que quand on arrivait à tenir le ballon, on pouvait marquer. Mais on a été trop impatients, on a voulu faire des passes un peu n'importe comment. A nous, avec cette frustration, de trouver le juste milieu et d'essayer d'avoir toujours cette volonté d'aller de l'avant. De ne pas se restreindre vers un rugby trop fermé. Il faut avoir cette volonté de produire tout en ayant des bases solides, en n'étant plus autant pénalisé, en ne faisant pas autant d'en-avants. Après je vous dis ça assis, sur le terrain c'est différent."
Q: Etes-vous revanchards ?
R: "Tout le monde sera revanchards, heureusement. Sinon on reste à la maison, non ? Après tu peux être revanchards, si tu n'arrives pas à faire deux passes sans faire tomber le ballon... Tous les week-ends on joue contre des gars revanchards. La revanche ne t'amène pas loin. Il faut être beaucoup plus rigoureux, construire notre match pierre après pierre. Et au-delà de la revanche qui sera là, car on veut finir le Tournoi de la meilleure des manières, il faudra être beaucoup plus rigoureux et ne pas refaire les mêmes erreurs que contre les Ecossais."
Q: Etre revanchard ne fait pas gagner. Quid de la peur d'une grosse défaite à domicile samedi ?
R: "Bien sûr, cette crainte existe toujours dans le rugby même si elle est furtive. Car il y a face à toi un adversaire qui vient combattre. Mais si tu as trop peur tu ne sors pas du vestiaire, et si tu as trop les mains en l'air avant... Donc il faut être mesuré. On peut finir le Tournoi en battant la seule équipe invaincue, et avec trois victoires, chose qui ne nous est pas arrivée depuis longtemps dans le Tournoi. C'est important, comme le contenu."
Q: Guy Novès vous a piqué au vif en vous plaçant sur le banc contre le pays de Galles lors du troisième match (10-19). Avez-vous été surpris ?
R: "Piqué au vif... oui si on veut. Mais il me connaît très bien et je le connais très bien. Oui, c'est un mode de management."
Q: Comment l'avez-vous pris ?
R: "Je le connais depuis que j'ai 19 ans... et justement, je sais très bien qu'il n'aimerait que je vous dise comment je l'ai pris (sourires)."
Propos recueillis en conférence de presse