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© AFP/MICHAEL BRADLEY
L'ouvreur australien Quade Cooper
lors d'un match face à la Nouvelle-Zélande en Bledisloe Cup, le 22 octobre 2016 à Auckland
Il avait quitté la France sur un échec, celui de son passage à Toulon, et avait été poussé sur le banc des Wallabies par Bernard Foley. Mais le fantasque Quade Cooper est de retour, à la tête d'une équipe d'Australie bis, au poste d'ouvreur samedi face aux Bleus.
La liste de ses apparitions dans la rubrique faits divers est presque aussi volumineuse que son tatouage sur le bras droit. Bagarre à l'entrée d'un bar, avec des coéquipiers en sélection, coups bas échangés sur le terrain avec le Néo-Zélandais Richie McCaw , accusation de vol... En 2011, le mauvais garçon avait aussi été écarté de la sélection pour avoir qualifié l'encadrement de "toxique".
Remplaçant lors de la dernière Coupe du Monde, non conservé par Toulon cet été après une saison très décevante en France, Cooper n'a pas non plus été retenu pour disputer les jeux Olympiques avec le VII australien.
Avec ce CV peu flatteur, on douterait de la capacité d'un sélectionneur à lui faire confiance pour un poste aussi capital que celui de N.10.
Et pourtant, c'est bien l'ouvreur des Queensland Reds, sa franchise retrouvée, qui sera sur le terrain pour affronter la France samedi.
Bénéficiant d'une politique de rotation massive (11 changements) du sélectionneur Michael Cheika , le Néo-Zélandais de naissance devra guider une équipe bis, avec seulement quelques cadres ( Will Genia avec lui à la charnière, David Pocock capitaine) au Stade de France.
Pas de quoi faire peur à un ouvreur aussi expérimenté: Cooper (28 ans, 65 sélections) a fait ses débuts comme Wallaby à 20 ans, en 2008 face à l'Italie, contre laquelle il avait inscrit un essai mémorable.
- Imprévisible, partout -
Excellent balle en mains, il fait fureur grâce à ses appuis, sa vitesse d'exécution et son inventivité.
Titulaire lors du Mondial-2011 en Nouvelle-Zélande, après avoir gagné avec les Reds et les Wallabies le Super Rugby et le Tri-Nations la même année, il y décroche une honnête 3e place avec les Wallabies.
Mais il n'est jamais allé plus haut, se perdant en route en raison de sa volatilité, sa principale force sur le terrain mais son gros défaut en dehors.
© AFP/BERTRAND LANGLOIS
Quade Cooper
, alors sous le maillot du RC Toulon, contre les Wasps en Coupe d'Europe, le 17 janvier 2016 au stade Mayol
Entre bagarres et caprices, comme celui de mener parallèlement une carrière de boxeur contre l'avis de sa Fédération, Cooper s'est montré beaucoup trop instable pour être maintenu à un poste rigoureux, inapte à épouser la tradition australienne d'un rugby méthodique, à l'inverse de Foley, surnommé "Iceman".
Rappelé en 2016 pour éviter le naufrage dans le Rugby Championship, alors que son rival accusait un coup de moins bien, le "bad boy" n'a pas vraiment apporté satisfaction.
- "Caillou dans la chaussure" -
"Il est trop imprévisible pour le niveau international, tellement exigeant", estime Thomas Lombard, consultant pour Canal+. "Il peut être très bon comme un énorme caillou dans la chaussure", ajoute l'ancien international.
A Toulon, c'est la seconde option qui l'avait emporté. Son arrivée avait été précédée de nombreux rebondissements pendant quasiment un an. Tout ça pour ça: 15 matches brouillons et puis s'en-va, direction l'Australie.
Dépité, le président Mourad Boudjellal avait un soir lâché au sujet de Cooper, en allusion à la difficile succession de l'illustre Jonny Wilkinson : "C'est comme passer du foie gras au pâté".
C'est qu'outre d'être imprévisible, le numéro 10 australien est moins précis face aux poteaux que ses concurrents comme Foley.
"Si Foley est en forme, Cooper est +out+. Il ne sera titulaire que par défaut", prophétisait Lombard avant l'annonce du XV de départ.
Ou si Cheika décide de réserver une petite surprise aux Français. Lui aussi vient de se montrer imprévisible.