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© AFP/FRANCK FIFE
Louis Picamoles
(g) et Camille Lopez (d) pendant le match face à l'Irlande dans le Tournoi des six nations, à Dublin, le 25 février 2017
Le XV de France en est là: aborder le déplacement à Rome samedi (14h30) sur le terrain des modestes Italiens la peur au ventre et dans l'obligation de gagner, pour sauver les meubles dans le Tournoi des six nations qui devait marquer une progression.
Tout au plus s'agit-il finalement d'une stagnation. Car après des tests de novembre encourageants sur le fond, marqués par deux courtes défaites à domicile face à l'Australie (23-25) et la Nouvelle-Zélande (19-24), puis un nouveau revers d'un rien en Angleterre (16-19) en ouverture du Tournoi, les Bleus se sont pris les pieds dans le tapis.
Pas tant en dominant péniblement l'Ecosse au Stade de France (22-16), après avoir frôlé l'exploit à Twickenham, qu'en chutant ensuite en Irlande de façon bien plus lourde que le score ne l'indique (9-19).
Loin d'avoir constitué le fameux match référence après lequel court le XV de France depuis l'arrivée de Guy Novès à sa tête fin 2015, le déplacement à Dublin a en effet montré tout le chemin qu'il lui restait à parcourir pour retrouver le haut de la hiérarchie mondiale.
Il a aussi renvoyé à ses doutes l'encadrement qui, dans les coursives de Lansdowne Road, a évoqué pour la première fois la nécessité d'amender un peu son projet de jeu, basé sur le mouvement et la passe à tout crin, pour y ajouter du pragmatisme.
© AFP/Laurence SAUBADU
Tournoi des six nations : les équipes pour Italie-France le 11 février 2017
Cela pourrait prendre du temps, comme à coup sûr l'éventuelle mise en place de contrats fédéraux pour les internationaux, décrétée au lendemain de la défaite en Irlande par le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte afin de remettre l'église tricolore au centre du village mondial.
- 'Toutes les équipes nous font peur' -
En attendant, voilà les Bleus réduits à s'avancer sur la pointe des pieds en Italie.
Un épouvantail: si elle a tenu tête pendant une heure à l'Angleterre (15-36) à Twickenham il y a deux semaines grâce à un coup tactique -- ne pas disputer les rucks en défense -- elle a également encaissé près de 100 points cumulés au Stadio Olimpico contre le pays de Galles (7-33) et l'Irlande (10-63).
Preuve de l'état actuel du XV de France, ces Italiens lui font néanmoins peur, puisque "toutes les équipes nous font peur", a souligné l'ouvreur Camille Lopez.
"On n'a pas les moyens aujourd'hui de fanfaronner, de faire un peu comme les Anglais: jouer l'Italie en les prenant de haut. Nos résultats ne nous permettent pas ça", a embrayé Novès plus tard dans la semaine.
Le plus beau palmarès du rugby français comme entraîneur (dix titres de champion de France et quatre Coupes d'Europe) a évidemment raison, lui qui affiche un bilan négatif (cinq victoires pour huit défaites) depuis son arrivée pour remettre à flot le bateau bleu.
- Dans le Tournoi, extérieur nuit -
Celui-ci tangue encore et est donc condamné à vaincre à Rome, là-même où les Bleus se sont inclinés à deux reprises lors de leurs trois derniers déplacements (21-22 en 2011 et 18-23 en 2013).
Autant pour éviter une claque infamante que pour briser le signe indien et décrocher la 1re victoire des Bleus de l'ère Novès à l'extérieur dans le Tournoi.
Il ne resterait alors plus qu'à finir le travail contre le pays de Galles le 18 mars au Stade de France pour ramener le groupe dans le vert. Ce qui permettrait à coup sûr aux Bleus de garder au minimum leur actuelle 8e place mondiale, synonyme d'un tirage au sort de la Coupe du Monde 2019 au Japon, le 10 mai, a priori plus favorable.
Tout autre résultat à Rome ne ferait en revanche qu'amplifier les doutes actuels.
Pour la manière, autrefois exigée par Novès qui a fait appel à deux bizuths (Fabien Sanconnie d'entrée, Antoine Dupont sur banc), il faudra donc repasser. D'ailleur, ce concept tabou a bel et bien disparu cette semaine du paysage national.
Composition des équipes, samedi (14h30) à Rome:
Les XV de départ
Italie: Padovani - Esposito, Campagnaro, McLean, Venditti - (o) Canna, (m) Gori - A. Steyn, Parisse (cap), Favaro - Van Schalkwyk, Fuser - Cittadini, Ghiraldini, Lovotti
France: Dulin - Nakaitaci, Lamerat, Fickou, Vakatawa - (o) Lopez, (m) Serin - Gourdon, Picamoles, Sanconnie - Maestri, Le Devedec - Slimani, Guirado (cap), Baille
Remplaçants
Italie: D'Apice, Panico, Chistolini, Biagi, Mbanda, Bronzini, Benvenuti, Sperandio
France: Tolofua, Atonio, Ben Arous, Jedrasiak, Le Roux, A. Dupont, Trinh-Duc, Huget
Arbitre: Ben O'Keeffe (NZL)