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© AFP/FRANCK FIFE
Le centre Remi Lamerat (G) marquant un essai, lors du match au Stade de France contre le Pays de Galles, le 18 mars 2017
Ils en savent un peu plus. Le chapitre du Tournoi des six nations refermé samedi par un précieux succès contre le pays de Galles (20-18), joueurs et entraîneurs du XV de France peuvent se projeter avec une bonne base de travail sur la tournée de juin en Afrique du Sud.
+ Un 'moment fondateur' ?
Si le renversant succès face au XV du Poireau a permis aux Bleus de terminer sur le podium du Tournoi pour la première fois depuis 2011, avec un bilan positif conforme aux objectifs fixés par le président de la Fédération Bernard Laporte , il pourrait aussi constituer un jalon sur le chemin de leur redressement.
C'est en tout cas l'avis de l'entraîneur des avants, Yannick Bru , qui parle d'un "moment fondateur" après les courtes défaites en Angleterre en ouverture (16-19), et en novembre face à la Nouvelle-Zélande (19-24) et l'Australie (23-25). "C'est difficile de remobiliser les énergies quand on ne bascule jamais du bon côté de la ligne. Là, je pense que les joueurs vont enfin se dire: on a du plaisir après tant de travail, on est récompensé", a-t-il ainsi déclaré.
Les Bleus ont qui plus est fait preuve de sang-froid dans le "money time" pour faire pencher la balance du bon côté, ce qui leur avait fait défaut face au XV de la Rose, aux All Blacks et aux Wallabies. "Ce genre de match, où l'on fait plus que rivaliser avec l'adversaire, on le perdait il y a très peu de temps. Et aujourd'hui ça bascule en notre faveur. Cela fait du bien aussi", a souligné Louis Picamoles .
+ Défauts récurrents
"Ce n'est pas cette victoire qui fait qu'on va oublier tout le chemin qu'on a encore à parcourir", a cependant tempéré Picamoles, quand Damien Chouly a évoqué "une marche de plus qui est franchie". "Mais il en reste encore beaucoup d'autres", a-t-il ajouté.
Pour arriver au sommet, Chouly et ses coéquipiers devront gommer leurs nombreuses "lacunes", dixit Kévin Gourdon, récurrentes. Soit un manque de discipline (15 pénalités concédées à Twickenham, 58 en tout), de réalisme (57 franchissements pour huit essais marqués) et de patience près de la ligne, ainsi que de propreté dans les rucks pour assurer la vitesse du jeu.
Mais, surtout, et comme le revers en Irlande (9-19) l'a cruellement souligné, de lucidité tactique, pour sentir quand la nécessité d'alterner s'impose. Un manque de maturité lié à la jeunesse de l'équipe et de la charnière. "Cela vient lentement mais ça prend du temps, on est deux jeunes joueurs", a convenu Baptiste Serin (22 ans, 10 sél.), associé samedi pour la cinquième fois à Camille Lopez (27 ans, 16 sél.).
"Il faut qu'on arrive à trouver la bonne carburation entre prise de l'axe, de la largeur, et le jeu au pied", a reconnu Jean-Frédéric Dubois, chargé des arrières d'un encadrement qui avait admis, après la défaite à Dublin, la nécessité d'ajouter une bonne dose de pragmatisme au projet de jeu ouvert au grand large.
+ Ossature et conquête
Côté positif, outre le caractère démontré samedi pour renverser la vapeur comme face à l'Ecosse, la solidité en mêlée fermée où ils ont perdu très peu de ballons et récolté de nombreuses pénalités. "C'est quelque chose qu'on travaille beaucoup, même si ce n'est pas un secteur protégé au niveau international", a expliqué Bru, qui a fait venir avant le Tournoi l'ancien pilier international Jean-Baptiste Poux en renfort dans ce domaine. "On est capable de lancer le jeu sur mêlée, d'utiliser l'épreuve de force. De varier les plaisirs. Donc je suis assez fier de ça", a développé Bru.
La touche a aussi été plutôt fiable, tournant aux alentours des 85% de réussite sur la compétition, et faisant plus que rivaliser avec les alignements anglais et écossais, deux références.
Enfin, l'encadrement appréciera d'avoir consolidé l'ossature de son groupe et affiné son équipe-type, après que dix joueurs eurent démarré les cinq rencontres. A voir si la même politique de stabilité sera appliquée en juin.