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© AFP/FRANCK FIFE
Le sélectionneur du XV de France Guy Novès (d) observe son équipe à l'entraînement, le 27 septembre 2016 à Marcoussis
Au-delà de "certains résultats", le sélectionneur du XV de France Guy Novès attend "une progression normale" de son équipe au cours de la saison internationale qui s'ouvre samedi prochain face aux Samoa, sa première complète à la tête des Bleus, a-t-il déclaré à l'AFP.
Après les Samoa (12 novembre à Toulouse), le XV de France affrontera l'Australie (19 novembre) et la Nouvelle-Zélande (26 novembre) au Stade de France.
QUESTION: Qu'attendez-vous de votre première saison "normale", avec des tests de novembre et une tournée de juin au complet ?
REPONSE: "Une progression normale, justement. Evidemment j'espère certains résultats, mais surtout une forme de progression dans notre jeu. On dit qu'on n'a pas fait un bon Tournoi car on a terminé cinquième, mais à quelques points près on se retrouvait classés différemment. On a senti une progression dans le jeu, un espoir, et encore lors de la tournée de juin (en Argentine), où on a l'impression d'avoir pas mal évolué. J'ai envie de voir encore une petite progression et que petit à petit on aille vers un rugby efficace et qui puisse rivaliser avec 90% de nos opposants. J'attends qu'on puisse se dire que quand l'équipe de France entre sur le terrain, elle a autant de chances que l'adversaire de gagner. C'est comme ça que j'ai toujours fonctionné avec le Stade Toulousain, dont on se disait qu'il pouvait toujours gagner même en n'étant pas bien."
Q: La nouvelle convention entre les clubs et la Fédération vous offre un confort de travail inédit avec deux semaines de préparation complètes avant le premier test contre les Samoa le 12 novembre..
R: "J'entends +maintenant qu'il y a la convention, c'est réglé+.... C'est comme quand vous passez d'une voiture de tourisme à une de rallye: il faut savoir s'en servir, et s'entraîner pour ça. Si vous ne savez pas vous servir d'une voiture avec un gros moteur, elle ne sert à rien. Grâce à la convention, on a pu travailler de manière sérieuse jusqu'à vendredi, puis ce sera le cas de nouveau dès lundi, en entrant directement dans des choses plus offensives et techniques car les mecs ne jouent pas ce week-end et ne seront pas fatigués. C'est nouveau et intéressant, mais vous dire que ça va transformer le niveau de jeu et de compétences de l'équipe de France... Si on arrive à faire ça en quatre ou cinq jours, je ne veux plus entendre un club dire +on monte en puissance+ pendant deux-trois mois. Et les autres équipes travaillent dans ces conditions depuis des années. Nous c'est nouveau, on va voir dans le temps si ce temps supplémentaire va nous aider à permettre à nos joueurs d'être meilleurs. Mais je ne peux garantir que ce sera suffisant pour atteindre la cible qu'on s'est fixée. Les idiots qui pensent que maintenant qu'il y a la convention, on n'a plus d'excuses... Je ne demande aucune excuse à personne: on s'excuse quand on a mal fait son travail. Après on est dans une compétition; on gagne ou on perd."
Q: Souhaitez-vous installer un XV de départ en novembre pour accélérer les automatismes ?
R: "Mon XV de départ, c'est mes 30 mecs. Un match est un relais, il n'y a pas de titulaires et de remplaçants, mais des mecs qui démarrent et d'autres qui rentrent. Et installer quelqu'un peut lui donner du confort, ou contraire il peut se relâcher. Quand on a peu de temps, faire jouer les mêmes peut être intéressant mais aussi sclérosant pour les autres. Quand vous êtes tout le temps au bord et que nous n'avez jamais la part d'adrénaline nécessaire, quelque part vous vous fatiguez. Et le jour où on fait appel à vous, vous êtes beaucoup moins disponible. Après bien sûr que si les mecs sont performants et se trouvent... Et quand les mecs prennent des automatismes, c'est quand même mieux. Nous devons trouver un équilibre. Si un joueur est excellent il n'y a aucune question de le changer pour le plaisir de le changer. Même si chaque cas est différent. Mais j'aimerais faire comme Clermont actuellement: quand ils changent 12 mecs, les options de jeu et le comportement sont les mêmes. Comme les Néo-Zélandais qui n'ont plus McCaw, Carter, Nonu et (Conrad) Smith, mais on a l'impression que c'est la même chose. Même si on n'a pas leur éducation (rugbystique) depuis l'âge de 7 ans.
Propos recueillis par Nicolas KIENAST