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© AFP/GIUSEPPE CACACE
Le président de la Fédération française de rugby Bernard Laporte
en conférence de presse, le 6 mai 2017 à Dubaï
Avis de tempête sur le XV de France: à 48 heures des retrouvailles avec les Springboks, le président de la FFR Bernard Laporte a fustigé jeudi le comportement "inadmissible" de certains joueurs lors du premier match perdu (37-14); une sortie jugée prématurée par le sélectionneur Guy Novès.
L'attaque de Bernard Laporte est sévère... Le président de la FFR annonce son arrivée à Durban, en Afrique du Sud, samedi en fin de matinée, quelques heures avant le coup d'envoi du deuxième test-match. Et clame son intention de s'adresser directement aux joueurs, auxquels il reproche leur manque d'engagement.
"J'arrive à Durban samedi à 11 heures. Je vais leur dire quelques mots, c'est normal. Ce que j'ai ressenti, où on doit aller", indique le nouveau président de la Fédération française, connu pour ses prises de parole musclées.
"Je ne leur parlerai pas de technique, le staff est assez compétent pour ça. Je vais leur parler de l'essentiel, du rugby: si on veut gagner, il faut être performant individuellement (...) Quand tu portes le maillot de l'équipe de France, tu n'as pas le droit de faillir. Ce n'est pas possible (...) Certaines choses sont inadmissibles" a lancé dans l'Equipe Bernard Laporte , président de la FFR, et ancien sélectionneur des Bleus (1999-2007).
-'Ce n'est pas un simple discours...'-
Le timing --quelques heures avant l'annonce de la composition d'équipe pour le deuxième test-match samedi à Durban-- a visiblement déboussolé le sélectionneur Guy Novès.
Assis sur une terrasse, sur fond d'Océan Indien, Novès a d'abord affirmé n'être "pas du tout au courant". "Je suis désolé je ne lis pas les journaux", a-t-il lâché.
Puis, relancé par les journalistes, il s'est montré plus loquace, s'interrogeant sur l'opportunité du message présidentiel, même s'il s'est dit "pas du tout choqué qu'un président de temps en temps ait envie de dire quelque chose".
"On est passé à côté de notre sujet sur le premier test, mais cela faisait très longtemps. Quand on perd contre les Blacks (19-24 en novembre), les Australiens (23-25 en novembre) et les Anglais (16-19 dans le Tournoi-2017), il y a quand même dans le contenu, l'engagement, des choses admirables. Donc je ne sais pas si ce n'est pas un peu tôt, s'il ne faut pas attendre un peu la suite" a-t-il ainsi déclaré.
Novès, installé à son poste par l'ancien président de la FFR Pierre Camou, s'est également montré dubitatif sur l'effet du message qui sera adressé aux joueurs.
"Je vous avoue que ce genre de match se prépare de loin (en amont, NDLR), ce n'est pas un simple discours qui transforme un individu, à mon avis", a-t-il lâché.
- 'Pas de remise en cause' de Novès -
"Avant de s'exprimer auprès des joueurs, il s'exprimera auprès de moi, ce qui paraît logique car nous avons quand même une relation qui doit être forte. Cela se passe comme ça", a ajouté le sélectionneur, qui a discuté, sitôt le point-presse terminé, avec le bras droit du président, Serge Simon.
Le numéro 2 de la Fédération était déjà présent mardi lors de la première ouverture aux médias de la semaine. Où Novès, sur le terrain de la Northwood High School, avait semblé un tantinet tendu.
Assistant de près à l'entraînement des arrières alors qu'il se positionne d'habitude davantage en retrait, il leur a ainsi ordonné une série de pompes après un exercice jugé non satisfaisant.
Avant de demander avec insistance, via l'attaché de presse, aux journalistes de quitter les lieux à peine le quart d'heure réglementaire écoulé.
Les joueurs, eux, se sont de nouveau dit jeudi parfaitement conscients d'être passés au travers lors du premier test-match.
Ils mettent en avant la thèse de l'accident, comme Novès, qui a offert sa première sélection au jeune centre Damian Penaud et procédé à huit changements. Dont le retour du capitaine Guilhem Guirado , qui devra montrer l'exemple dans l'engagement. Sous les yeux de Laporte, qui a réaffirmé sa confiance à Novès: "bien sûr, il est hors de question de le remettre en cause".