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© AFP/CHRISTIAAN KOTZE
L'ailier Virimi Vakatawa à l'entraînement avec le XV de France à Johannesburg, le 9 juin 2017, à la veille d'affronter l'Afrique du Sud
Traquer le Springbok, boiteux, pour engranger victoire(s) et confiance. Le XV de France aborde samedi à Pretoria (17h05) une nouvelle marche sur le chemin de sa reconstruction, lors de sa tournée de trois test-matches en Afrique du Sud.
De redressement, il en est encore et toujours question entre cette calamiteuse Coupe du Monde 2015 et la prochaine, en 2019 au Japon, que les Bleus espèrent plus heureuse.
Mais après avoir bâti les fondations et construit le premier étage de la maison bleue depuis sa prise de fonctions il y a un an et demi, le sélectionneur Guy Novès et son encadrement entendent s'atteler, sinon aux finitions, au deuxième niveau.
A deux ans et demi de l'échéance nipponne, dont le compte à rebours semble véritablement lancé depuis que le tirage au sort leur a réservé, le mois dernier, une poule très corsée (Angleterre et Argentine notamment).
Et si le sélectionneur fait toujours fi, devant la presse, de "l'objectif de résultats" comme visée première, préférant s'attacher au "contenu" des matches et au "comportement" de ses joueurs, son adjoint Jean-Frédéric Dubois a été plus direct.
"C'est vrai qu'on essaie, après une période d'apprentissage et depuis qu'on sait un peu où on va dans le jeu, de passer à la vitesse supérieure. Il faut essayer d'emmagasiner un maximum de victoires pour construire, évoluer dans le projet de jeu" a ainsi déclaré l'entraîneur des arrières.
- 'Au minimum une victoire' -
Mais si l'intention est présente, la réalisation paraît plus aléatoire, à l'occasion d'une de ces tournées de juin et de fin de saison qui ne sourissent traditionnellement guère aux Bleus.
Exceptés les deux succès acquis en Argentine l'an passé (27-0) et en 2012 (49-10), ils n'ont ainsi plus remporté de test-match en terre australe depuis juin 2009, face à la Nouvelle-Zélande (27-22).
Et il faut remonter encore quinze ans en arrière, à l'occasion de la mythique tournée de 1994 chez les prédécesseurs de ces All Blacks, pour trouver trace de deux triomphes sur le terrain d'un gros bras de l'hémisphère Sud.
Il existe cependant une autre manière plus positive, d'aborder la série face aux Springboks: ceux-ci sortent d'une année 2016 catastrophique, où ils ont connu huit fois en douze matches la défaite, un record. Dont deux humiliations à l'automne, face à la Nouvelle-Zélande à domicile (15-57) et en Italie (18-20).
© AFP/GIANLUIGI GUERCIA
Le sélectionneur du XV de France, Guy Noves, annonçant le 9 juin la composition de l'équipe qui va affronter l'Afrique du Sud, à Pretoria samedi 10 juin
Le XV de France n'a lui pas beaucoup plus gagné, mais a plus que rivalisé dans le même temps face aux All Blacks (19-24) et l'Australie (23-25), puis pendant le dernier Tournoi des six nations en Angleterre (16-19), soit les trois meilleures nations mondiales.
Et si la rechute en Irlande (9-19) qui a suivi a montré le chemin restant à parcourir, il a néanmoins fini la compétition sur une bonne note face au pays de Galles (20-18), pour en retrouver le podium.
Une dynamique à entretenir, donc, par "au minium une victoire" selon le voeu de Brice Dulin, membre d'une groupe étoffé de 35 joueurs où certains jeunes auront une chance à saisir (Penaud, Ducuing, Rattez, Boughanmi, Jelonch), et des revenants à ne pas rater, à des degrés divers (Plisson, R. Taofifenua, Danty).
- '120 kilos dans la gueule' -
Les Bleus, qui s'étaient déplacés l'an dernier en Argentine à 28 et sans les demi-finalistes du championnat, seront cependant samedi privés des finalistes, dont leur capitaine Guilhem Guirado , qui pourrait manquer dans le combat, comme Sébastien Vahaamahina (absent sur blessure pour la tournée).
Autre interrogation, au poste de pilier droit avec l'indisponibilité de Rabah Slimani, au moins pour le premier test (suivront un deuxième le 17 juin à Durban et un dernier le 24 juin à Johannesburg) qui donnera le ton de la tournée.
"Cela va attaquer frontal, il ne faudra pas avoir peur de prendre un mec de 120 kilos dans la gueule" a prévenu le pilier droit Uini Atonio, bien pourvu niveau gabarit. Accrocher un trophée de choix au tableau de chasse exige des sacrifices.
La composition des équipes:
Les XV de départ
Afrique du Sud: A. Coetzee - Rhule, Kriel, Serfontein, Skosan - (o) Jantjies, (m) Cronje - Mohoje, Whiteley (cap), Kolisi - F. Mostert, Etzebeth - Malherbe, Marx, Mtawarira
France: Dulin - Huget, Chavancy, Fickou, Vakatawa - (o) Plisson, (m) Machenaud - Goujon, Picamoles, Y. Camara - Maestri (cap), Le Devedec - Atonio, Maynadier, Poirot
Remplaçants
Afrique du Sud: Mbonambi, Kitshoff, Oosthuizen, du Toit, du Preez, Hougaard, F. Steyn, Leyds
France: Chat, Ben Arous, Boughanmi, Le Roux, Gourdon, Serin, Doussain, Rattez
Arbitre: Glen Jackson (NZL)