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Sorti des radars des Springboks, le jeune Sud-Africain Paul Willemse s'épanouit à Montpellier, mû par la volonté de prouver que sa carrure de golgoth se glissera un jour dans le costume d'un joueur international.
S'il n'est pas rare de se sentir frêle aux côtés d'un rugbyman de haut niveau, peu laissent cette impression de ne pas appartenir à la même espèce que Paul Willemse (2,01 m, 130 kg). D'un terrain de Top 14 à l'autre, sa carcasse de deuxième ligne a causé bien des dégâts cette saison sous les couleurs du MHR où il incarne parfaitement le nouveau profil de l'équipe héraultaise, un bulldozer aux accents sud-africains.
A 22 ans, et après une saison initiatique à Grenoble, Willemse s'est révélé en devenant un homme-clé du système mis en place par l'entraîneur Jake White . Titularisé 23 fois en Top 14 (sur 27 matches disputés par le MHR), Willemse affiche des statistiques impressionnantes: 89% de plaquages réussis, un moyenne supérieure à 10 plaquages par match, cinq essais inscrits et une énorme activité en conquête mais pas que.
- "Si vous regardez son abattage..." -
"C'est comme avoir un troisième ligne supplémentaire sur le terrain", explique White avant la demi-finale de samedi contre Toulon. "Les gens pensent que parce qu'il fait 130 kilos, il est lent et ce n'est pas un athlète. Mais si vous regardez son abattage et ce qu'il apporte à l'équipe..."
"Il n'a pas encore montré le meilleur de lui-même", estime pour sa part Fabrice Landreau, son ancien entraîneur dans l'Isère qui s'était résolu à regrets à le laisser partir. "Il peut encore gagner en maturité et devenir une des références du Top 14. Il a la capacité à tenir encore plus le ballon même s'il fait déjà beaucoup avancer son équipe. Qui plus est, c'est un garçon très adroit et un bon sauteur."
Du côté de l'intéressé, on savoure avec bonhommie cette reconnaissance qui revêt une saveur particulière.
"Je ne voulais pas juste essayer de jouer en Top 14 mais je voulais aussi prouver quelque chose", glisse-t-il en souriant, au sortir de la victoire en barrages de Top 14 face à Castres dimanche (28-9), au cours de laquelle il a inscrit un essai, en force évidemment.
"Quand je suis parti d'Afrique du Sud (en 2014, ndlr), je n'avais pas été choisi pour les Springboks", poursuit-il. "Je voulais leur montrer ce qu'ils avaient raté en me laissant partir. Je voulais montrer à tout le monde qui j'étais, quel type de joueur j'étais. J'espère y arriver. En tout cas, je donne le meilleur."
- "J'aime tout!" -
International des -20 ans, Willemse a remporté la Coupe du Monde de sa catégorie en 2012 tout en signant ses débuts en Super rugby, sans pour autant taper dans l'oeil de l'encadrement des Boks. Pour l'instant.
Il a donc fait ses valises pour la France et clame à l'envi qu'il pourrait y faire "toute (s)a carrière" tellement il "adore".
"C'est incroyable. J'aime la dimension physique du Top 14, la vitesse du jeu, j'aime tout ! Le style de jeu pratiqué est celui qui me convient le mieux", assure-t-il.
"Je me suis vite adapté à la vie ici, ma femme aussi. On a des bons supporters et visiblement, c'est le meilleur endroit de France quand on est Sud-Africains (il rigole)", poursuit-il en référence à l'importante colonie attirée dans l'Hérault par Jake White , qui comprend aussi Jacques Du Plessis, un ami de longue date de Willemse.
Tout juste manque-t-il "les grands espaces" au natif de Pretoria, qui a aussi des attaches en Namibie où sa famille possède une ferme. Mais pas de quoi le faire rentrer lui qui comme d'autres Sud-Africains venus tenter leur chance en France pourrait un jour revêtir le maillot Bleu.
"On me pose toujours cette question", s'esclaffe-t-il en ouvrant la porte à l'éventualité. "J'ai envie de jouer au niveau international donc je vais voir ce qui se présente..."