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Entre Toulouse, revenu d'un début de saison chaotique, et Clermont, qui a encore buté sur la dernière marche vers le toit de l'Europe, la demi-finale de Top 14 opposera samedi (16h30) deux bêtes blessées cette saison, sur le chemin de la résilience.
"On se dit forcément pas deux fois, pas deux échecs dans la saison". La défaite à Twickenham en finale de Coupe d'Europe contre Toulon (18-24), la deuxième en trois exercices face à l'armada varoise, résonne encore trop fort dans les têtes d'Aurélien Rougerie et des Clermontois.
Hors de question donc de trébucher à un souffle de retrouvailles tant attendues avec le Stade de France.
"Dès la défaite à Twickenham, tout le monde était frustré et avait envie de repartir de l'avant. Il n'y a pas de raison pour que ça ne continue pas", insiste le troisième ligne et capitaine des Jaunards Damien Chouly .
- Pas de finale pour Clermont depuis 2010 -
Après une saison des plus régulières, achevée à la deuxième place derrière le RCT, les Clermontois, qui offrent un des jeux les plus complets et séduisants du Top 14, devront pour cela vaincre le "syndrome Poulidor" qui leur colle à la peau depuis trop longtemps.
Onze fois finaliste du Championnat de France, l'ASM n'a ramené le Brennus qu'une seule fois en Auvergne, en 2010, après sa victoire face à Perpignan (19-6) lors de sa dernière finale.
"Ca commence à faire long ! Il faut y retourner. La dernière fois qu?on y a été, on a ramené le +bout de bois+", souligne Rougerie.
Favoris de cette demi-finale qu'ils ont pu préparer durant quinze jours, les Clermontois, au mental supposé friable en phases finales, auront face à eux un sacré client au vécu de sérial vainqueur: Guy Novès et ses douze titres nationaux (deux en tant que joueur, dix en tant qu'entraîneur) qui vivra du banc toulousain sa 21e demi-finale en 22 ans.
- "La logique n'est pas toujours respectée" -
Et le futur sélectionneur des Bleus, qui a pu récupérer le pilier droit Census Johnston, exclu il y a deux semaines face à Bordeaux, entend bien bousculer le nouvel ordre établi pour quitter Toulouse par la grande porte.
"Je crois que depuis des années, on se rend bien compte que la logique n'est pas toujours respectée. On a vu des équipes venir de très très loin en bas du tableau et puis finir avec le titre", rappelle-t-il.
Justement, le Stade Toulousain, éliminé la saison dernière en barrage par le Racing, est revenu de très loin après un début de saison cauchemardesque marqué par cinq défaites d'affilée, du jamais vu depuis 1962, et une ambiance délétère entre les dirigeants.
"Toulouse a cette capacité à se transcender sur les grands moments. Je me souviens qu'on les avait tous enterrés, on évoquait même la descente quand ils étaient treizième (fin septembre). Mais ils ont de l'expérience. On n'est pas surpris", estime Franck Azéma, l'entraîneur en chef de Clermont.
Ces difficultés, le Stade Toulousain en a fait une force qui lui a permis de traverser la phase retour à marche forcée.
"On a un peu tout connu cette saison donc on est parés à tout quelque soit le scenario de samedi, on saura comment l'aborder. La force du groupe a été de ne jamais rien lâcher lorsqu'on a connu des périodes compliquées qu'on n'était pas habitués à gérer ici", se remémore le troisième ligne Louis Picamoles .
"Ca montre l'état d'esprit qu'il faut conserver jusqu'à la fin". Pour offrir peut-être un dernier Brennus à Guy Novès.