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© AFP/FRANCK FIFE
Le président du Stade toulousain René Bouscatel avec son manager Ugo Mola, avant le choc contre le Racing 92 à Colombes, le 4 septembre 2016
Trois revers consécutifs et une douzième place au classement qui ressemble à une anomalie: le Stade Toulousain, club le plus titré du rugby français, vit une passe difficile et doit trouver sa nouvelle voie s'il veut renouer avec les sommets après avoir été sevré de trophées depuis 2012.
Même si les Rouge et Noir pourraient vite remonter au classement en cas de double succès à domicile face au Stade Français samedi puis contre Grenoble, ce début de saison et les deux dernières défaites -- face à Toulon à Ernest-Wallon (32-15) et sur le terrain du promu Lyon (20-25) -- inquiètent. En raison des carences qu'elles ont mis en lumière, en particulier sur le plan offensif.
"L'inquiétude est quelque chose qui rend plutôt malade qu'objectif", balaye le manager Ugo Mola, conscient toutefois de l'urgence à retrouver le chemin de la victoire alors que le président Jean-René Bouscatel a exprimé sa "colère" après la défaite à Lyon.
"C'est une mauvaise période", a confié dimanche dans La Dépêche du Midi l'ancien avocat, dont le mandat à la tête de la maison rouge et noire s'achève en juin, ce qui suscite des convoitises en interne. Et Bouscatel d'insister sur la "nécessité de se remettre en question à tous les niveaux".
- En retard -
Plus gros palmarès de l'Hexagone avec 19 Bouclier de Brennus au compteur, le "Stade" est toujours l'une des plus grosses écuries du rugby français mais semble avoir désormais un temps de retard sur les Racing 92, Clermont, Toulon ou Montpellier, alors qu'il a longtemps été en avance sur la concurrence.
© AFP/PASCAL PAVANI
Le centre toulousain Gaël Fickou est plaqué par un joueur de Toulon, le 11 septembre 2016 à Ernest-Wallon
Pour la deuxième fois en trois ans, il n'a pas atteint au printemps le dernier carré du Top 14, s'inclinant en barrage face au Racing 92, après s'être systématiquement qualifié en demi-finale durant vingt ans. Même constat sur la scène continentale où Toulouse, qui reste le club le plus titré avec quatre Coupes d'Europe, s'est fait éliminer en phase de poules trois fois sur les quatre dernières années.
Le chapitre Guy Novès, patron emblématique du club pendant plus de vingt ans, s'est refermé en 2015 lorsqu'il a pris les rênes du XV de France. Et si le binôme Ugo Mola- Fabien Pelous (directeur sportif) a plutôt bien géré cette délicate transition en qualifiant le club pour la phase finale, il est conscient que retrouver les sommets ne sera pas forcément chose aisée.
- 'Il faudra certainement un peu de temps' -
"La question qu'il faut se poser, tous autant que nous sommes, acteurs du club, c'est: +qu'est ce qu'on fait chaque jour pour être les prochains à gagner?+", s'interroge Mola. "On sait où on veut aller mais j'estime qu'il nous faudra très certainement un peu de temps" car "la concurrence n'est plus la même depuis quatre-cinq ans".
"Le Stade est passé par des cycles. Après vingt ans de succès, ce qui reste inégalé et inégalable, on peut retrouver un mode de fonctionnement qui sera celui des années 2016 et plus. On verra si les grands argentiers du rugby sont prêts à +cracher+ pendant 20 ans pour avoir des titres", a-t-il ajouté, dans une allusion aux nouveaux riches du rugby français que peuvent être le Racing 92, Montpellier ou Toulon.
Sur le terrain aussi Toulouse peine à trouver le bon tempo, se fracassant sur les défenses adverses dans un stérile jeu de passes.
En cause, un problème d'animation et d'alternance, en raison en partie de l'absence d'un véritable chef d'orchestre: l'ex All-Black Luke McAlister , sorti dès la mi-temps face à Lyon, est très loin du niveau de ses débuts sous le maillot rouge et noir, alors que Toby Flood, quand il joue, est aligné au centre, et que Jean-Marc Doussain est appliqué mais manque de créativité.
McAlister terminera son bail à la fin de la saison, comme les trentenaires Thierry Dusautoir , Patricio Albacete ou Census Johnston. De quoi libérer une sacrée somme pour recruter et espérer voir un Stade Toulousain au nouveau visage capable de repartir vers les sommets.