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Le président du RC Toulon Mourad Boudjellal suit le match face à Pau, le 27 août 2016 à Pau
Un président "à la limite de (sa) patience", des joueurs "nuls" et une équipe qui "joue le maintien": il y a le feu à Toulon après la deuxième défaite en trois journées de Top 14, samedi à domicile contre Brive (21-25), et avant un programme périlleux.
On pensait que le succès samedi dernier à Pau (22-18) avait éteint le début d'incendie né de la défaite en ouverture du championnat à Bayonne (23-28). Il n'en est rien.
Le brasier a repris de plus belle sur la Rade après le pathétique revers face à Brive, qui laisse le triple champion d'Europe et finaliste du Top 14 fin juin avec une seule victoire au compteur.
Rien de catastrophique au plan comptable, aux prémices d'une longue saison. Mais Toulon n'a pour le moment affronté que des équipes supposées jouer le maintien, alors que se profile un menu indigeste: déplacements à Toulouse, sur le terrain du Racing 92, puis réceptions de Clermont et Montpellier!
Surtout, le jeu proposé par les Varois, même privés de quelques joueurs majeurs (Giteau, Habana, Mitchell, Vermeulen), même en rodage après une préparation raccourcie et un changement de manager à l'intersaison -- Diego Dominguez a remplacé Bernard Laporte -- interpelle.
- 'C'est une blague' -
Conquête en berne, en-avants au bout de trois passes sans avancer, lancements approximatifs: les Varois ont proposé samedi, pour leurs retrouvailles avec Mayol, une bouillie de rugby.
Laquelle a fait sortir de ses gonds le président Mourad Boudjellal, volontiers plus pyromane que pompier, qui s'est invité à la conférence de presse d'après match pour tirer la sonnette d'alarme.
"Nous ne sommes pas au niveau du maintien. Où est notre jeu? On balaye le terrain. On pourrait envisager de travailler au service de la voirie de la ville", a ainsi lâché Boudjellal.
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L'entraîneur du RC Toulon Diego Dominguez
suit le match face à Pau, le 27 août 2016 à Pau
Dominguez, face au triste spectacle proposé, n'a pu qu'appuyer les propos de son président, qui "a raison".
"On a été nuls. On ne mérite pas de gagner. Beaucoup trop de fautes, c'est impossible. On a souffert dans la conquête, on ne garde pas le ballon, on ne se fait pas de passes. C'est une blague, ce n'est pas possible. Quand tu fais tomber soixante ballons, tu es nul", a estimé l'Italo-Argentin.
- 'Que les joueurs se responsabilisent' -
La nouvelle tête pensante de Toulon, qui avait déjà chargé ses joueurs après la défaite à Bayonne, est-elle menacée, après un été agité qui a vu son siège à peine chauffé vaciller, et alors que plane régulièrement au-dessus de la Rade l'ombre de Fabien Galthié ?
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Juandre Kruger (c) du RC Toulon tente de récupérer le ballon face aux Brivistes au stade Mayol, le 3 septembre 2016
Aucune hypothèse ne peut être écartée avec Mourad Boudjellal. Mais l'homme fort du RCT a davantage visé ses joueurs que Dominguez, choisi il y a déjà plus d'un an pour succéder à Laporte, qui a guidé le club à huit finales dont quatre titres en quatre ans.
"Il va falloir que les joueurs se responsabilisent. Les fautes, ce n'est pas les coaches qui les font. On arrive à la limite de ma patience. Le stage est terminé", a-t-il ainsi déclaré, affirmant vouloir désormais "passer aux choses sérieuses".
"Cela ne veut pas dire forcément que je vais virer les coaches. Je peux me virer moi-même", a développé le bouillant président.
Des déclarations dont il est coutumier, comme en début de saison dernière, après deux défaites d'entrée, mais face au Racing 92 à domicile (22-27) puis à Castres (9-24), mieux armés que Bayonne et Brive, et en l'absence des internationaux mobilisés par la Coupe du Monde.
Piquées au vif, ses troupes avaient relevé la tête en allant s'imposer lors de la 3e journée à Paris (20-13). Elles seraient bien inspirées de faire de même dimanche prochain à Toulouse, après une semaine sous pression, sous peine de voir le brasier prendre encore plus d'ampleur.