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Éliminé en demi-finale de Top 14 par le Stade Français, Toulon manque un historique "double doublé" avec la Coupe d'Europe. La fin d'une époque qui s'achève sur le départ des stars qui l'ont forgé, Botha, Williams, Hayman et Masoe.
On n'imaginait plus le RCT capable de perdre une demi-finale de quelque compétition que ce soit mais l'empereur du rugby est pourtant bel et bien tombé de son trône vendredi soir à Bordeaux. Poussé par le roi de la décennie passée: le Stade Français (16-33).
Remonté de Pro D2 il y a peine sept ans, porté par le recrutement étoilé de son ambitieux président Mourad Boudjellal, Toulon s'est bâti un empire en trois ans avec un Bouclier de Brennus (2014) et trois couronnes européennes consécutives (2013, 2014, 2015).
Une histoire que le club, sept fois finaliste de Top 14, de Coupe d'Europe ou de Challenge européen en quatre saisons, aurait voulu marquer encore un peu plus en réalisant pour la deuxième année d'affilée un doublé Top 14 - Coupe d'Europe, une performance jamais réalisée.
"C'est la fin d'une époque", n'a pu que reconnaître le manager toulonnais Bernard Laporte , ému, après la rencontre.
- "Des mecs en or" pour Laporte -
"Je retiendrai simplement que Bakkies (Botha), Chris (Masoe), Ali (Williams), un peu après, sont arrivés pratiquement en même temps que moi dans ce club. Le club avait fini neuvième (huitième en fait, ndlr) quand on est arrivés (en 2011) et comme disait Mourad on jouait plus le maintien que la qualification. Aujourd'hui, ils en ont fait un club trois fois champion d'Europe, une fois champion de France, toujours en demi finale", a poursuivi Laporte.
"Je pensais avoir une expérience assez importante (...) je pensais avoir fait le tour de la chose mais je pense qu'il me manquait d'avoir croisé des mecs comme eux, des mecs en or. Il n'y a pas beaucoup de joueurs qui arrivent dans un club et qui en font ce qu'il est aujourd'hui", a encore dit Laporte, qui commencera pour sa part à passer progressivement les commandes début 2016 à son successeur Diego Dominguez .
Les deuxièmes lignes Bakkies Botha (35 ans, 78 sélections avec les Springboks, champion du monde 2007) et Ali Williams (34 ans, 77 sélections avec les All Blacks, champion du monde 2011), le pilier Carl Hayman (35 ans, 45 sélections avec les Blacks): ces stars emblématiques du nouveau RCT ont raccroché les crampons vendredi soir.
Le troisième ligne Chris Masoe (36 ans, 20 sélections avec les All Blacks) s'accorde lui un dernier challenge la saison prochaine avec le Racing.
Des stars vieillissantes que Mourad Boudjellal n'avait pu s'empêcher de piquer avant la finale de Coupe d'Europe face à Clermont pour les amener à faire un nouveau coup d'éclat.
" Bakkies Botha , Ali Williams , ce sont pas ceux qu'on a connu à la grande époque! C'est leur dernier tour de piste, et il y a des kilomètres au compteur. C'est pareil avec Carl Hayman , il faudra mettre un peu d'huile dans le moteur, car on ne peut pas dire qu'ils aient le même rendement que l'an dernier", avait ironisé Boudjellal.
- "On aurait aimé écrire l'histoire" -
Cette fois, la rébellion n'a pas eu lieu et le RCT, plus habitué à perdre, en est tout désemparé.
"Ça fait un choc, on était là dans les vestiaires, on savait pas trop comment réagir, on a pas trop l'habitude, c'est un sentiment bizarre, un sentiment d'inachevé. On aurait aimé écrire l'histoire alors qu'il y a de grands bonhommes qui nous quittent", résume le deuxième ligne Jocelino Suta.
Mais vu l'effectif du RCT et le recrutement annoncé pour la saison prochaine ( Quade Cooper , Ma'a Nonu ...), une nouvelle page pourrait s'écrire très vite.