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© AFP/PASCAL GUYOT
Les joueurs du Racing 92 après avoir remporté le match avec Montpellier, le 20 mai 2017 au stade Altrad de Montpellier
Deux mois en arrière, la perspective de retrouver le Racing 92 en demi-finales du Top 14 semblait assez improbable. Il défiera pourtant bien Clermont samedi à Marseille (18h00), délesté d'une certaine pression, renforcé par une saison mouvementée et revigoré par le retour en forme de ses cadres.
+ Fusion et cohésion
Il a beaucoup été écrit sur le supplément d'âme insufflé aux joueurs du Stade Français par le projet de fusion, finalement avortée, avec le Racing, moins sur les mêmes effets de ce mariage raté sur les Franciliens. Et pourtant... A six points de la qualification après une défaite à la maison face à La Rochelle (15-38) avant cette fameuse semaine du 13 mars, ils ont ensuite gagné cinq de leurs sept matches, dont les trois qui ont suivi.
L'épisode de la fusion, où ils sont passés "pour les méchants qui voulaient dévorer le Stade Français", dixit le centre Henry Chavancy, les a soudés. Comme toutes les affaires extra-sportives qui ont émaillé leur saison (corticoïdes, higénamine, fuite de Goosen, arrestations de Carter en état d'ivresse au volant, d' Ali Williams en possession de cocaïne).
"C'est une certitude: le fait de revenir de toutes ces péripéties nous a resserré encore plus, forgé un caractère, et donné encore plus envie de montrer que le Racing était une vraie équipe, soudée", a encore commenté Chavancy.
Cette cohésion a été entretenue lors d'un stage à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales) au bout duquel les Ciel et Blanc se sont imposés le 16 avril sur la pelouse du Stade Toulousain (10-8). Un tournant dans leur fin de saison. Par le résultat, puisque cette victoire leur a permis de redevenir maîtres de leur destin dans la course à la phase finale. Et par la manière: le Racing a passé plus d'un quart d'heure en seconde période à quatorze, et la fin de match à treize, subissant les assauts toulousains devant sa ligne sans plier. "On a bien résisté, démontré qu'on était une équipe de caractère", a souligné Chavancy.
+ Libéré de la pression
Le groupe a fait preuve de la même résilience lors de la dernière journée en arrachant sa qualification face à Bordeaux-Bègles (22-20 le 6 mai) après avoir remonté un retard de 17 points. Dès lors "démarrait une autre compétition", a relevé l'entraîneur des arrières Laurent Labit.
Soit la phase finale, qu'a abordée le Racing l'esprit plus léger, même s'il doit défendre son titre de champion de France. "On a passé la plupart de la saison avec une pression négative sur les épaules parce qu'on n'a pas réussi notre Coupe d'Europe (élimination en poules après avoir atteint la finale en 2016, NDLR), parce qu'on n'était pas dans les clous au niveau de la qualification. Donc on avait du mal à se libérer, à jouer comme on sait jouer", a déclaré Labit.
+ Le retour des patrons
Les cadres ont enfin remis les pendules à l'heure samedi à Montpellier (22-13), torpillé par des attaques incessantes et les performances de haut vol des emblèmes de la saison dernière, comme Dan Carter (35 ans), Casey Laulala (35 ans), Joe Rokocoko (34 ans le 6 juin) ou Chris Masoe (38 ans).
Des joueurs d'expérience, aguerris à ces rencontres couperets lors desquelles ils retrouvent leur jambes de 20 ans et donnent la pleine mesure de leur talent. Ce qui n'a pas ou peu été le cas lors de la phase régulière. "On a des joueurs qui sont mentalement vraiment forts à ce niveau-là", a apprécié Labit. A confirmer samedi pour qu'une saison longtemps morose puisse se terminer en apothéose.