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© AFP/MIGUEL MEDINA
L'ouvreur du Racing 92 Dan Carter
lors d'un match contre Glasgow, le 10 décembre 2016 à Colombes
Le temps presse. Eliminé de la Coupe d'Europe et hors du wagon des qualifiés pour la phase finale du Top 14 avant de recevoir Castres vendredi, le Racing 92 doit retrouver son état d'esprit et des tauliers à leur niveau sous peine de vivre une saison blanche.
Les Franciliens ne sont plus que l'ombre de l'équipe qui écrasait quasiment tout sur son passage l'année dernière, jusqu'à brandir fin juin leur premier Bouclier de Brennus depuis le rachat en 2006 par Jacky Lorenzetti, un mois après avoir atteint la finale de la Coupe d'Europe.
Une compétition érigée en priorité cette saison dont le Racing 92 est déjà éliminé après seulement trois rencontres disputées et une troisième défaite, vendredi à Glasgow (7-23).
Reste donc comme objectif le seul championnat, où une victoire contre le CO est impérative au risque de voir les six premières places, qualificatives pour la phase finale, s'éloigner (le Racing est huitième à deux longueurs du sixième).
+ Le retour de la force
Pour éviter telle mésaventure, les Franciliens doivent avant tout retrouver leur rage de vaincre de la saison dernière, évaporée dès lors le but du titre atteint.
L'entraîneur des avants Laurent Travers avait admis la semaine dernière que ses joueurs manquaient du "supplément d'âme nécessaire" et devaient tourner la page de 2015-2016.
Lorenzetti l'a répété lundi au Parisien: "Nous devons retrouver notre force mentale (...) Nous n'avons pas été humbles (...) Il va falloir qu'on se déshabille, qu'on enlève notre habit de roi. Il faut descendre tout nus dans l'arène."
Les Racingmen ne sont plus les gladiateurs qu'ils étaient, capables de concasser toutes les équipes. La faute peut-être à leur volonté de se tourner vers un jeu plus complet, mais aussi donc à un manque d'agressivité.
"Il faut qu'on soit beaucoup plus agressifs quand on a le ballon, sur les zones de rucks, capables de mettre plus d'intensité" a admis Travers mardi.
Et ceci collectivement, car d'après le deuxième ligne Manuel Carizza chaque joueur a tendance à vouloir sauver la patrie tout seul: "On doute un peu de nous-mêmes donc on veut trop en faire individuellement. On ne communique pas assez, on ne trouve pas de repères, on ne se retrouve pas en tant qu'équipe."
+ Patrons manquants
Le Racing 92 souffre aussi de l'absence ou de la méforme de nombreux joueurs clés la saison dernière. Au premier rang desquels Dan Carter qui, après un bon début de saison, aligne les performances quelconques, voire pire. Depuis, grosso modo, "l'affaire des corticoïdes" mi-octobre, dont il a "particulièrement souffert" d'après Lorenzetti.
Son compère à la charnière Maxime Machenaud connaît lui un gros coup de mou, Chris Masoe est beaucoup moins perforant, alors que deux des baromètres en terme d'engagement, Bernard Le Roux et Henry Chavancy, ont beaucoup été blessés.
Le second, rétabli vendredi, n'a joué que neuf matches sur seize possible, alors que le premier n'en a disputé que... quatre!
"Ce n'est une question de cadres, c'est toute l'équipe qui balbutie son rugby. Les cadres ne peuvent être performants que quand toute l'équipe est performante. Il leur faut les bons ballons dans le bon timing" a souligné Travers, notant aussi que des "non cadres" n'affichent pas le même niveau que la saison dernière.
Reste le cas Johannes Goosen, meilleur joueur du championnat la saison passée qui n'a joué que trois matches, avant d'entamer la semaine dernière un bras de fer avec ses dirigeants pour rompre son contrat pourtant réévalué et prolongé au printemps.
A entendre mardi Travers, Carizza et Juan Imhoff, son attitude individualiste ne pollue pas la vie du groupe.
Mais cette affaire est venue s'ajouter à celle des corticoïdes, une préparation d'avant-saison raccourcie, un stage annulé début août à cause d'une grève chez Air France et un match de Coupe d'Europe reporté mi-octobre...
Bref, 2015-2016 ressemble jusqu'ici à une saison pourrie. Reste six mois pour enlever le ver.