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Le management volontiers positif de l'entraîneur général du Stade Français Gonzalo Quesada est soumis à l'épreuve de la mauvaise passe de son équipe, au bord de la zone de relégation en Top 14 après un énième revers dimanche à Oyonnax (12-25).
C'est un cliché tenace, bien qu'il soit avéré ou non: pour sortir un groupe de l'ornière, il faut un meneur d'hommes capable de réveiller ses troupes en les bousculant, en montant dans les tours.
Quesada, plutôt adepte d'un discours mesuré et positif, en public et même dans son vestiaire, n'est pas celui-là. Il en est parfaitement conscient: "Je sais que mon point faible est de ne pas savoir être extrêmement dur parfois", reconnaissait-il ainsi après le revers à domicile face à Bordeaux-Bègles (21-24) le 5 décembre.
L'ailier parisien Jérémy Sinzelle acquiesce: "Il (Quesada) arrive à nous montrer qu'on est dans une situation assez critique. Il nous montre qu'il y a le feu derrière nous. Après, il reste aussi toujours positif. De temps en temps, en vidéo, il essaye de monter un peu la voix. Mais c'est Gonzalo, il est comme ça, c'est sa manière de manager..."
Et le joueur de penser que le technicien argentin devrait "de temps en temps" se montrer plus offensif. "Je pense que oui, ce serait bien. Je pense qu'il le sait, qu'il faut qu'il durcisse le ton parfois, que ça peut passer par là pour mieux jouer au rugby."
Ce débat sur le mode de management de Quesada, féru de psychologie, n'est pas nouveau. "Au bout de trois mois lors de ma première saison au Racing (2011-2012, NDLR) (...) on disait que j'étais très proche de mes joueurs, avec une approche très humaine, mais que j'étais peut-être aussi trop gentil, pas assez dur", confiait aussi l'ancien ouvreur après la défaite contre l'UBB.
- 'Pas colérique' -
"Quand on a une série de victoires, on me dit que c'est très bien. Et quand on perd, c'est que je ne suis pas assez dur, que je dois durcir mon discours, que le jeu c'est bien beau à voir mais ce n'est pas assez efficace", ajoutait-il.
Forcément, la question ressurgit avec la mauvaise passe actuelle du Stade Français, qui ne compte que quatre points d'avance sur la zone de relégation avant de recevoir Toulouse dimanche.
Et même si le dernier exercice n'a pas été un long fleuve tranquille avant le titre de champion et que le club parisien est alors parvenu plusieurs fois à rebondir après des revers qui auraient pu hypothéquer ses chances de qualification pour la phase finale, l'enjeu était différent. Quesada n'a jamais eu à mobiliser un groupe menacé de relégation.
Pas question pour autant face à l'adversité pour le manager d'opérer un virage à 180 degrés, de renoncer à un fonctionnement auquel il croit.
"Je peux vous assurer que je suis fidèle à moi-même, j'ai mes convictions. Mais je crois que je sais être dur avec les mecs qu'il faut, quand il le faut. Je ne suis pas colérique, à gueuler dans tous les sens, mais je sais rentrer dans les gars quand il le faut", soulignait-il.
"Je le fais beaucoup en tête à tête. Je n'aime pas +démonter+ un joueur devant les autres, je ne crois pas à ce système-là, même si ça marche ailleurs."
Les tête à tête devraient être nombreux cette semaine au Stade Français. On en saura plus sur leur efficacité dimanche soir.