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© AFP/Franck PENNANT
La joie des joueurs du Montpellier HR, à l'issue de leur victoire sur le Racing 92 en Top 14, le 22 avril 2017 à l'Altrad Stadium
Après s'être longtemps appuyé sur la puissance de ses avants, Montpellier offre, à l'approche de la phase finale du Top 14, un visage plus offensif, un virage souhaité par le président Mohed Altrad et demandé par certains joueurs au manager Jake White , par ailleurs mieux outillé derrière cette saison.
Le MHR en est passe, en ce début de printemps, de faire taire les sarcasmes qui ont escorté sa montée en puissance la saison passé: assuré de disputer un barrage à domicile avant de recevoir le Stade Français samedi, il vient d'enchaîner quatre succès bonifiés en six sorties.
Dont à Clermont (28-19) avant d'écraser le Racing 92 (54-3, puis de passer tout près à La Rochelle dimanche (37-40) d?un succès miraculeux grâce à quatre essais.
"On se trouve de mieux en mieux sur le plan offensif", notait récemment le capitaine Fulgence Ouedraogo .
"On a essayé de faire évoluer notre jeu sans renier notre puissance. On s'est rendus compte qu'en phase finale on devait être capable de déplacer le jeu et d'être plus complet, analysait le 3e ligne Kélian Galletier. Notre récente victoire devant le Racing est en ce sens un match-référence".
Lassé par les critiques, le président Mohed Altrad avait sanctionné fin septembre la méthode de son entraîneur sud-africain, au contrat non-renouvelé en juin prochain. Il sera remplacé par le Néo-Zélandais Vern Cotter, qui a emballé les observateurs grâce au jeu mis en place à Clermont (2006-14) et à la tête de l'Ecosse (20014-17).
Alerté par le message du président, plus à l'écoute de ses joueurs ou disposant d'un effectif mieux adapté, White a en tout cas entrepris un certain virage.
"On a pris conscience que l'on était capable de faire autre chose que des mauls et du jeu d'occupation. Mais, il a fallu du temps", relevait il y a peu le demi de mêlée Benoît Paillaugue, de retour à la compétition en février après une convalescence de cinq mois pour une double opération de l?épaule et de la cheville.
- Pas de +bègue des mains+ -
"Les coaches, qui avaient une autre philosophie, se sont rendus compte que l'on avait des animaux aux ailes auxquels il fallait donner des ballons. Comme personne n'est bègue des mains chez les avants, comme on a des joueurs de ballons au centre ou à l?ouverture, on a bien évolué en se faisant des passes", poursuit-il.
Avec 36 essais inscrits lors des six derniers matches, Montpellier a validé en quelque sorte cette nouvelle tendance.
"Les essais marqués donnent confiance à l'équipe, prouvent que l'on peut marquer sur un premier temps de jeu, sur une relance ou un turn-over. On va s'appuyer là-dessus pour la fin de saison d'autant que l'on prend du plaisir", continue Paillaugue.
Depuis la fin de l?hiver, Montpellier exploite le talent de ses trois-quarts Joe Tomane, Nemani Nadolo, Alexandre Dumoulin, Vincent Martin, arrivés à l'intersaison pour rééquilibrer les forces autour de François Steyn, maître à jouer du MHR.
"Par leur puissance, les ailiers nous permettent d'être dans l'avancée", précise Galletier.
Une mue qui pourrait cependant être freinée, au plus mauvais moment, par les nombreuses blessures, plus ou moins graves, chez les trois-quarts (Steyn, Martin, Dumoulin, Fall, Mogg, Reilhac). "C'est un peu inquiétant, regrette ainsi Paillaugue. On est vraiment décimé derrière alors que l'on avait trouvé de bons repères."